L’amitié Chine-Afrique date de depuis plus d’un demi-siècle. Malgré les évènements qui secouent la scène internationale, ces deux partenaires restent de bons amis. La coopération gagnant-gagnant qui existe entre les deux, constituent le noyau et l’esprit des relations sino-africaines qui ne cessent de se consolider au fil du temps. Toutefois l’intérêt de la chine pour l’Afrique, a remis le continent noir au centre de toutes les convoitises. D’abord à cause de ses nombreuses ressources naturelles et surtout de sa situation stratégique.
Durant ces vingt dernières années, l’entente entre la Chine et l’Afrique fait désormais partie des nouvelles réalités géopolitiques. La Chine et l’Afrique ont construit d’un commun accord une batterie de mesures destinées à approfondir la coopération sino-africaine, ce qui a permis l’essor de leurs relations d’amitié et de coopération dans divers secteurs. Dans plusieurs pays africains, La Chine est le premier allié commercial et le premier bâtisseur du continent, ainsi que le premier bailleur bilatéral. On voit également le pays durant cette pandémie se positionner comme l’un des plus important fournisseur de vaccin anti-Covid-19.
La confiance entre la Chine et l’Afrique s’est renforcée, concrètement les fruits de la coopération entre les deux compagnons a porté de nombreux fruits. Les entreprises de la République populaire de Chine (RPC), sont présentes dans presque tous les domaines. L’exploitation forestière, la banque en passant par l’énergie hydrocarbures, minerais, la liste n’est pas exhaustive. Étendu du Sénégal au Lesotho, en Angola, au Soudan, au Zimbabwe Etc… Les intérêts chinois sont diversifiés. D’ailleurs le feu président guinéen Lansana Conté magnifiait la présence de la chine en Afrique en ces termes : « les chinois sont incomparables !(…) Au moins ils travaillent ! ils vivent avec nous dans la boue. Il y en a qui cultivent comme moi. Je leur ai confié une terre fatiguée, vous devriez voir ce qu’ils en ont fait ! ».
La Chine entend aider l’Afrique à résoudre des problèmes majeurs qui freinent encore son développement : l’insuffisance des infrastructures et la carence de personnel qualifié, qui pourrait aider à faire de sa richesse et de ses ressources naturelles et humaines un avantage pour sa croissance et améliorer par conséquent les conditions sociales des populations et impulser son industrialisation toute chose qui favorisera son indépendance économique et surtout garantir une paix et une stabilité durables en Afrique.
Liens entre la chine et les organisations sous régionale africaines.
Depuis quelques années, La Chine s’est engagée à intensifier ses échanges avec l’Union africaine. L’empire du milieu, vise à renforcer le dialogue politique et la confiance politique mutuelle, et promouvoir la coopération des deux parties dans les domaines tels que la planification du développement, le partage des expériences en matière de réduction de la pauvreté, la santé publique, la paix et la sécurité, et les affaires internationales.
En 2014, la Chine a ouvert une mission diplomatique permanente auprès de l’Union africaine, cet acte a ouvert une nouvelle ère dans leurs relations. La Chine entend intensifier davantage et valoriser le rôle du mécanisme de dialogue Chine-UA et la confiance politique mutuelle, et encourager le partage des expériences dans les domaines de réduction de la pauvreté, la santé publique, la paix et la sécurité.
Présence de la chine en Afrique méfiance et inquiétudes ?
Bien qu’il existe une pléthore d’arguments justifiant la présence chinoise en Afrique, il n’en demeure pas moins que ces observateurs rejettent et critique avec véhémence la solution chine dans le continent. En 2008, un article de Liberté au Togo avait donné le ton en critiquant la liquidation des ressources du continent africain au profit de la chine. « L’argent coule à flots, les hommes d’affaires chinois prospèrent, en versant les pots-de-de-vin nécessaires et en exploitant les travailleurs aussi férocement que possible. Mêlant ainsi stratégie publique, intérêts privés, cynisme politique et efficacité économique, la chine a trouvé le remède miracle pour faire de l’Afrique son Eldorado ; des dirigeants africains ses clients et parfois ses prolétaires : les affaires sont les affaires. Il ne faut surtout pas y mêler les droits de l’homme ». « Génie africain, leadership noir, où êtes-vous ? l’Afrique serait-elle de nouveau au cœur d’une hégémonie qui ne lui profitera pas ? »
Cette immigration chinoise assimilée à une colonisation ; de fait : « cette immigration chinoise en Afrique est très inquiétante à mes yeux. D'autant plus que le continent africain ne s’est pas encore remis des dommages et des dégâts de la colonisation récente de l’occident. Nous sommes au XXIe siècle et pourtant tout un continent risque à nouveau de se faire prendre au piège, sous des prétextes fallacieux d’aide au développement et pour notre bien. Mais bon Dieu ! pourquoi n’allons pas, nous autres nous occuper des autres, leur apporter le salut ou le vaudou, je ne sais pas moi ! » s’indigne Kofi Folikpo.
Bien plus l’Afrique risque de se retrouver pris dans le piège de la dépendance économique vis-à-vis de la chine. Selon le journal le monde, entre 2000 et 2018, 50 pays africains sur 54 ont emprunté à la Chine sous des formes diverses. En 2018, la RPC détenait près de 21 % des encours de la dette publique externe du continent, une grande partie de ces prêts concernant des infrastructures dont la pertinence et le coût interrogent parfois (chemins de fer, ports, routes, centrales énergétiques, etc.).
Certains détracteurs de cette relation ont tôt fait d’enrichir le lexique de cette coopération avec un nouveau vocable la « Chine-Afrique ». Certains observateurs y voient un envahissement de l’Afrique par la Chine. Le Monde précise que les migrants chinois et africains ont la même motivation : tirer profit de l’intense commerce qui s’est développé entre leurs deux mondes. S’il y a de plus en plus d’étudiants africains en Chine, la majorité de cette communauté est constituée de commerçants-migrants.
L’impression qui se dégage de la double migration est que celle-ci semble « asymétrique » : plusieurs millions de Chinois résideraient actuellement en Afrique (entre 300 000 et 500 000 rien qu’en Afrique du Sud), tandis qu’entre 300 000 et 400 000 Africains seulement vivraient en Chine et des immigrés chinois sont présents dans tous les pays africains.
En somme si les relations entre la Chine et le continent africains semble se porter bien, elles ont besoin de connaitre une nette amélioration. L’Afrique ne doit pas sombrer dans la naïveté car entre Etat il n’existe pas d’amitié, mais des intérêts.
Sources : le monde, la politique de la chine à l’égard de l’Afrique
Jean Baptiste Bodo