Société

Côte d’Ivoire : « nous demandons à l’UE d’œuvrer à convaincre les multinationales à faire en sorte qu’on puisse transformer notre cacao au niveau local »

Côte d’Ivoire : « nous demandons à l’UE  d’œuvrer à convaincre les multinationales à faire en sorte qu’on puisse transformer notre cacao au niveau local »

Le ministre ivoirien de l’agriculture, KOBENAN Kouassi Adjoumani, dans une interview accordé à nos confrères de RFI, revient sur la flambé des prix des matières alimentaires et la loi de l’UE, de bloquer l’achat des matières premières issues de la déforestation.

 

Avec la guerre en Ukraine, la crise du Covid-19, les prix du transport sont de plus en plus cher et les prix du blé et du riz ne cessent de grimper, est-ce que les taxes sur les produits agricoles sont baissées ?

Au niveau du gouvernement, nous avons fait le constat qu’effectivement, certaines denrées ont connues une hausse de prix entre autres, due à la guerre en Ukraine. A côté, même le carburant a connu une hausse. Sans oublier les effets de la pandémie qui a impacté sur les produits importés. Et ce n’est pas le fait seulement d’un pays. C’est le monde entier qui est concerné par la vie cher.

Notre gouvernement est en train de faire en sorte que nous puisons produire d’avantage, de façon intensif pour pouvoir être auto-suffisant dans certains produits tels que le riz, le maïs et bien d’autres domaines.

Donc pas de baisse de taxe pour le moment ?

Pour le moment, je ne peux rien vous dire et au moment venu, on va décider.

L’Union Européenne envisage de faire passer une loi qui bloquera l’achat des matières premières issue de la déforestation. Or, le cacao ivoirien est dans le viseur. Qu’est-ce que vous allez faire pour empêcher votre pays de tomber sous le cout de cette nouvelle loi de l’UE ?

Nous conseillons à l’UE de venir en Côte d’Ivoire voir si le cacao que nous produisons est issu de la déforestation. Chez nous, il y a des arbres et de la forêt partout. C’est vrai que notre forêt a été impacté entre autres par des aléas climatiques qui ont fait que, à un moment donné, il y a eu des incendies. Mais dire aujourd’hui que notre cacao est issu de la déforestation, ce n’est pas vrai.
L’Etat de Côte d’Ivoire fait même des efforts pour planter des arbres à l’intérieure des plantations industrielles où est produit le cacao. Ce que nous demandons à l’UE est d’œuvrer à convaincre les multinationales à faire en sorte qu’on puisse transformer notre cacao au niveau local pour qu’il y ait une plus-value et qu’il puisse bénéficier aux producteurs.


Donc votre pari est que plus il y’aura de la transformation, plus il y aura de l’emploi et moins il y aura des petits producteurs qui vont faire de la déforestation ?

Si on fait de la transformation locale et qu’on a la possibilité de produire de façon intensive sur des espaces réduits, on ne parlera plus de déforestation.

Source : RFI

Bera Cruz