Société

En Iran, le mouvement de colère gagne les collèges et les lycées

En Iran, le mouvement de colère gagne les collèges et les lycées

Dans les réseaux sociaux, les vidéos circulent montrant des adolescentes Iraniennes sans leur foulard dans de nombreux collèges et lycées à Téhéran et en province et balançant des slogans pour la liberté et contre le pouvoir et les hautes autorités du gouvernement.

Au lendemain des manifestations dans beaucoup des universités du pays ces derniers jours, le mouvement de manifestation s'est étendu dans les écoles et les lycées. Sur les plateformes digitales, l'on peut voir de nombreuses images de jeunes filles qui ont enlevé leur voile et crient fin au dictateur ou des slogans en faveur de la liberté. Dans quelques villes, elles ont même protesté dans la rue sans porter le voile, cependant obligatoire depuis la révolution islamique de 1979.

Les forces anti-émeutes sont sans cesse déployées en grand nombre sur les principales places de la capitale pour éviter de neuves protestations. De nombreux manifestants ont été libérés.


À l'instant présent, les dirigeants ont indiqué la libération de beaucoup de centaines de manifestants cependant aussi du chanteur Shervin Hajipour dont la chanson en faveur de la liberté diffusée après le décès de Mahsa Amini est devenue un symbole pour les protestataires. Dans certaines images prises dans les écoles, on voit des jeunes filles cheveux à l’air en train chantonnant cette chanson.

Cependant le pouvoir semble déterminé. Une nouvelle manifestation est organisée ce mercredi 05 octobre, à Téhéran en soutien au pouvoir, après des protestations pareilles ces derniers jours dans plusieurs villes du pays.

Des couleurs expressives, avec une dominante bleu turquoise et la fresque murale de Shahrzad Ghaffari mesure onze mètres de haut et orne la cage d’escalier en colimaçon de la maison victorienne. Elle va être exposée à partir du 15 octobre à Leighton House, dans le quartier cossu de Kensington, à Londres. Tel un écho à l'actualité de son pays natal, l'œuvrage s'appelle « Unité ». « C’est un message d’unité pour la nouvelle génération, a-t-elle noté. La forme de l’œuvre est semblable à un ADN, tel une nouvelle personne en train de naître. Il s’agit d’union et de renouvellement. La couleur turquoise, c’est le symbole de l’espoir dans la culture persane. »

La cinquantaine à peine, elle est affectée de voir sa création bientôt dévoilée au grand public. Or le regard de cette originaire de Téhéran, fille d’artistes et basée aujourd’hui au Canada, s’attriste à l’évocation des répressions sanglantes contre les manifestants en Iran. Elle désigne sa famille à demi-mot. « Quand vous avez cette situation dans votre pays, vous l’avez toujours à l’esprit, confie-t-elle. Mon frère et ma sœur se battent actuellement pour leur liberté, j’espère qu’ils y arriveront. Je suis à leurs côtés. J’ai du mal à les contacter en ce moment car la connexion internet est lente en Iran. »

Toutefois, et comme son livre a été peint avant les récentes révoltes, pénible de ne pas y voir une résonance aux appels à la liberté des femmes iraniennes, à une renaissance, pour une nouvelle société.

Rosine MANGA