Société

L'Afrique encore sous-développée A qui la faute ?

 L'Afrique encore sous-développée  A qui la faute ?

Depuis la nuit des temps, le continent africain fait l'objet d'un véritable débat sur son sous-développement. Malgré les subventions dont  elle bénéficie des Organisations internationales, l'Afrique reste toujours dans la pauvreté et la misère absolue. 

 

Selon les cabinets Control Risks et Oxford Economics, dans leur nouvelle édition du Africa Risk Reward Index, la dette des pays africains n'a jamais été aussi élevée depuis 20 ans, comme au cours de ces dernières années.
La citation de Michelle Obama, l'épouse de l'ancien président américain Barack Obama qui stipule que : << La seule limite à la hauteur de vos réalisations est la portée de vos rêves et votre volonté de travailler dur pour les réaliser >> devrait interpeller les africains, qui continuent de penser que la gloire tombera du ciel. Son propos explique à suffisance que seul le travail pourra transformer notre vie. Et au moment où les africains comprendront réellement qu'ils sont les principaux responsables de leur sous-développement, peut-être elle changera.

L'Afrique doit se mettre en tête que la mise en place de toute politique de développement, passe par la compréhension du phénomène et des causes du sous-développement.
Pendant que certains continents sont entrain d'exceller, l'Afrique continue toujours de se réfugier derrière l'esclavage, le colonialisme et l'impérialisme pour justifier son retard sur la scène internationale. Et pointé du doigt l'Europe, qui n'est sans doute pas propre comme l'eau de roche.
Mais les véritables raisons du sous-développement en Afrique sont entre autres la permanence des conflits armés qui accapare une partie de la richesse africaine, la corruption généralisée, qui entraîne la mauvaise gouvernance, la gabegie financière dans les administrations et les entreprises, la mauvaise gestion, le népotisme, l'incivisme grandissime et le détournement de deniers public. Le véritable problème est que les auteurs de ces fléaux sont impunis et se promènent librement dans les rues sans le moindre soucis.
Ailleurs où le sens de l’Etat et du bien commun sont une vertu, en Afrique ces principes sont bafoués par les dirigeants.

À côté de cela, s'ajoute la croissance démographique élevée qui met en mal le continent africain. Nous avons également l'éducation qui est délaissée dans certaines zones. Selon une étude, plus de 140 millions de jeunes Africains sont illettrés. Les dépenses sur le plan éducatif dans les pays pauvres en Afrique représentent moins de 50 dollars par an, contre plus de 11.000 dollars en France ou aux Etats-Unis. En milieu rural, une fille sur quatre seulement a une chance d'aller à l'école primaire.

Le taux d'investissement et d'épargne ainsi que l'intégration au commerce mondial sont aussi très faible dans les Etats africains. L'ONG Oxfam estime que la dégradation des termes de l'échange (compte tenu de l'évolution des cours des matières premières, dont dépend largement l'Afrique), aurait coûté à la région depuis la fin des années 1970, quelque 50 cents pour chaque dollar reçu au titre de l'aide.

On ne peut pas citer les sources du retard de l'Afrique en matière de croissance sans évoquer le poids de la dette extérieure. L'Afrique est la région la plus tributaire de l'aide, mais aussi la plus endettée. Ce fardeau est évalué à environ 200 milliards de dollars pour l'Afrique subsaharienne. Son remboursement absorbe la majeure partie des richesses créées et des exportations.

Pour comprendre le sous-développement de l'Afrique, il faut se référer à la formule de Ragnar Nurkse selon laquelle « un pays est pauvre parce qu'il est pauvre ». D'après lui, le sous-développement est un cercle vicieux. L'épargne est insuffisante car le revenu est bas ; celui-ci est bas car, l'accroissement de la production bute sur les imperfections du marché, sur le manque de capitaux, sur l'absence de stimulants pour l'investissement.
La rupture de ce cercle vicieux peut être provoquée, selon Nurkse, par un apport de ressources extérieures qui va permettre d’accroître le stock de capital technique et donc la productivité, les revenus et la demande, et par là l’investissement interne, engageant ainsi les pays sur la voie du développement économique.

Donc avant d'accuser certains Etats Européens qui ont sans doute une responsabilité sur le sous-développement de l'Afrique, les africains doivent comprendre qu'ils sont les principaux responsables de leur malédiction.

Yaouba Mamadou