Depuis le mois d’août 2021, elles vivent emprisonnées, chassées de l’espace public par les nouvelles autorités d’Afghanistan, qui les privent du droit à l’éducation, les empêchent de travailler et de se déplacer librement.
C'est de trop pour l’Agence de l’Union Européenne pour l’asile (AUEA). Cette institution, qui coordonne la protection des migrants en Europe, pense que les discriminations imposées aux femmes afghanes atteignent un seuil assez grave pour qu’elles soient qualifiées de persécutions. « Actuellement, être une femme en Afghanistan, c’est faire face à des mesures restrictives mises en place par les talibans, en matière de liberté d’expression, de circulation, d’accès au travail, d’accès à l’éducation ou aux soins, a insisté le porte-parole de l’AUEA, Andrew McKinlay. Ces persécutions doivent leur donner accès au statut de réfugié. »
Les services européens sont parvenus à cette conclusion inédite dans leur dernière note d’orientation, rendue publique le 25 janvier dernier, qui énumère les profils spécifiques ciblés par l’insurrection islamiste. Les femmes y occupent une place centrale, au côté des défenseurs des droits de l’homme, des membres du précédent gouvernement et des Afghans ayant soutenu d’une manière ou d’une autre l’intervention militaire de l’Otan en Afghanistan.