Société

Royaume-Uni : Des négociations au ralenti pour le secteur du rail, malgré la grève

Royaume-Uni : Des négociations au ralenti pour le secteur du rail, malgré la grève

Un quai de gare a été fermé à la gare de Waterloo à Londres à cause de la grève nationale dans le secteur du rail britannique, samedi. La grève la plus massive depuis 30 ans était annoncé cette semaine dans le secteur ferroviaire au Royaume-Uni. Trois jours de mobilisation, dont mardi, jeudi, samedi, pour réclamer des garanties d’emploi dans un contexte d’automatisation du secteur et des hausses de salaire. Définitivement, l’impact a été assez limité cette semaine.


La semaine a été catastrophique sur les rails, à cause de 40 000 employés en grève. Un train sur cinq en circulation les jours de grève, la moitié du réseau fermé, plus rien après 18h30.

Cependant, sur le terrain, malgré les prévisions, tout était très calme dans les gares.
Par conséquent, les transporteurs avertissaient depuis plus d’une semaine, "ne voyagez que pour des raisons essentielles".

Depuis la pandémie à Corona virus, le télétravail s’est abondamment démocratisé, limitant les perturbations pour les salariés. La plupart de ceux qui ont pu reporter ou annuler leur voyage l’ont fait. L' impact réel a été finalement indirect sur le secteur de la « nuit » , les restaurants, les boîtes de nuit, les théâtres et les cinémas.

Ainsi, si les gens ne peuvent pas se déplacer, s’ils savent qu’ils ne pourront pas rentrer, ils repartent tôt, ne vont pas boire un verre après le travail. Il est envisagé plus de 540 millions de livres sterling de pertes pour cette industrie.

Pour le moment, les négociations patinent. Network Rail, le propriétaire de réseau de chemin de fer, refuse de céder sur l’automatisation et les réformes nécessaires, d'après les directeurs pour gagner en efficacité, et réduire les coûts.
Ce qui va mécaniquement entraîner des suppressions de postes.

Pour ce qui est des salaires, c’est un peu plus ouvert. Les syndicats réclament 7% de hausse tant dis que l’inflation dépasse les 9% en mai au Royaume-Uni. Actuellement, il semblerait que la dernière proposition des employeurs tourne autour de 4%.

Toutefois, il faut noter que le syndicat à l’origine du mouvement, le RMT (Rail, Maritime and Transport), possède un mandat sur six mois. C'est-à-dire qu’ils peuvent à nouveau appeler à la mobilisation jusqu’à l’automne.

Le président, Mick Lynch, dont la franchise et le calme ont fourni d’excellents moments de télévision aux interviewers, a déjà affirmé qu’il restait ouvert aux discussions. Cependant l’organisation et lui pensent qu’une nouvelle mobilisation serait nécessaire.

<< Un potentiel été colérique. >>

Par ailleurs, ce n’est pas le seul secteur qui risque de faire grève durant cet été. Les observateurs parlent ici d’un éventuel « été de la colère », à l’instar de la grève générale de l’hiver 78-79.

Beaucoup de compagnies telles : British Airways ont indiqué déjà des mobilisations et des annulations de vol.
Ils souhaitent de meilleurs salaires après avoir subi des réductions pendant le Covid-19.

Des avocats ont déjà appelé à la grève, pour demander plus de moyens pour la justice. Même son de cloche pour les enseignants et le personnel de santé.
Ils pourraient débrayer durant les vacances ou à la rentrée. Tout cela dans un contexte d’inflation record, 10% prévus cette année, où tous les salariés vont-ils subir une perte de revenus disponibles avec l'inflation.

Rosine MANGA