Adji Sarr, la jeune dame qui accuse le politicien Ousmane Sonko de l'avoir violé, s'exprime pour présenter comment elle vie un an après avoir déposé plainte.
Vous avez portée plainte pour viol il y a plus d'un an contre Ousmane Sonko. Où en êtes vous aujourd'hui dans la procédure judiciaire ?
Pour le moment, je ne sais rien du tout. J'attends. Personne ne me dit rien. C'est comme ci la justice avait peur du cas.
Dans votre plainte, vous avez dit que vous avez été victime de plusieurs viol qui se sont déroulés à parfois des semaines. Pourquoi avoir porté plainte une fois qu'il y a eu plusieurs viol?
Qui suis-je pour porter plainte contre Ousmane Sonko? C'est ce que je pensais avant de le faire. Au début, je me disais que personne n'allait me croire. C'est au moment où j'en avais mare et j'étais déjà fatigué que j'ai décidé de porter plainte.
A cette période là, votre nom a été divulgué dans la presse et vous avez subit des insultes et des menaces dans les réseau sociaux. Comment vous avez traversé ce moment assez éprouvant ?
Je ne dormais pas, je ne pouvais pas manger. J'avais tout le temps peur; même lorsque j'allais à la douche, je portais mes habits par peur d'être attaqué.
Vous aviez peur de quoi?
J'avais peur des violences. Tout le monde m'insultais. Et même ma propre famille avait peur de s'identifier à moi. J'avais peur de sortir et d'être reconnu ; ce qui continue jusqu'aujourd'hui.
Aujourd'hui, comment faites vous pour vivre?
Je vie avec ma grande sœur et une tante. Il y a une association qui nous vient en aide. Pour les protéger, je ne peux donner leur nom.
Je suis tout le temps obligé de déménager. Ma tante qui est restauratrice m'appuie aussi. Sinon personne d'autre ne m'aide et je dois déménager tout le temps.
Est-ce qu'aujourd'hui, vous avez encore des séquelles des violences que vous dites avoir subit?
Je prends des médicaments pour dormir et des fois, ça ne marche pas. Tout le temps, j'ai peur qu'on vienne m'attaquer dans mon sommeil.
Est-ce que vous avez un suivi un traitement médical ?
Non. Mais j'aimerais que quelqu'un m'aide pour essayer d'oublier. Dans ce pays, il n'y a que le pourvoir qui marche. Si tu n'as pas d'argent, ou si tu n'as pas de pourvoir, tu n'es pas considéré. La justice est à double vitesse.
Source : RFI
Bera Cruz