Après sept mois de vacances forcées, les Talibans ont finalement autorisé mercredi les filles afghanes à reprendre les cours, en respectant un certain nombre des consignes, comme se soumettre à un code vestimentaire strict et se séparer des garçons.
Les élèves, les enseignants et les parents sont en joie en Afghanistan. Les Talibans ont donné leur accord afin que les filles afghanes puissent réprendre le chemin de l'école. Après leur prise de pouvoir il y a de cela sept mois, ils avaient exigé aux filles d'arrêts leurs études. Mais suite aux négociations avec la communauté internationale, les Talibans ont enfin compris que l'éducation de la jeune fille ou du jeune garçon est l'élément essentiel dans une nation qui se veut prospère dans l'avenir. << Nous ne rouvrons pas les écoles pour faire plaisir à la communauté internationale, ni pour gagner la reconnaissance du monde. Nous le faisons dans le cadre de notre responsabilité de fournir une éducation et des structures éducatives à nos élèves >>, a déclaré à l'AFP le porte-parole du ministère de l'Éducation Aziz Ahmad Rayan.
Ce changement de situation redonne le sourire aux enfants qui étaient privés de leur éducation depuis plusieurs mois. << Quand je suis arrivée, j'ai vu que les portes de l'école étaient ouvertes et que toutes les élèves venaient, cela m'a rendue très heureuse, et puis je suis venue saluer mes professeurs >>, s'est réjoui à l'AFP Sadaf, élève de 16 ans dans un lycée.
Comme elle, Nazanim a manifesté sa joie en disant être triste de ne pas pouvoir aller en cours ces derniers mois. <<Nous avons espéré, nous avons toujours eu de l'espoir (...), et nous remercions l'Emirat islamique de nous avoir permis de revenir à l'école >>. Les enfants espèrent que la situation s'améliorera au jour le jour et que le développement de l'éducation restera un défis majeur pour les Talibans.
C'est vrai que les filles ont repris les cours dans certaines villes comme Kaboul, le Panchir (Nord-Est), le Kunduz (Nord) et le Hérat (Sud-Ouest), mais il en manque les enseignants dans les écoles. Car la plupart d'entre eux ont fui l'Afghanistan après la prise de pouvoir des Talibans. << Nous avons besoin de milliers d'enseignants et, pour résoudre ce problème, nous essayons d'en embaucher de nouveaux sur une base temporaire>>, a assuré le porte-parole du ministère de l'Éducation.
Les populations de la région de Kandahar (Sud), espèrent également voir leurs filles reprendre le chemin de l'école dans les jours à venir. Car jusqu'à présent les Talibans n'ont pas autorisé la reprise des cours dans cette région. Selon certaines sources, ces derniers veulent prendre le temps afin de s'assurer que les filles âgées de 12 à 19 ans, seraient bien séparées des garçons et que les établissements fonctionneraient selon les principes islamiques.
Yaouba Mamadou