La reprise épidémique se confirme en Chine. Le pays connait actuellement une flambée de l’épidémie depuis deux ans, à tel point que les autorités ont décidé de reconfiner l’une des grandes villes Changchun, qui compte neuf millions d’habitants. A l’heure où le virus continue à faire des ravages, personne ne peut se risquer à prédire quand finira la pandémie. Est-ce qu'on peut être raisonnablement optimiste sur le fait que ces restrictions covid s'arrêteront un jour ? et la covid 19 devient-elle une endémie qui durera toujours ?
Le 31 décembre 2019, alors que le monde s’apprête à fêter le nouvel an, l’Organisation mondiale de la santé (OMS), rapporte pour la première fois plusieurs cas d’une mystérieuse pneumonie à Wuhan, ville chinoise jusque-là sans histoire. Trois ans après, le virus continue de faire des ravages partout dans le monde en général et en Chine en particulier.
Malgré la batterie de mesures restrictives mises sur pied par le gouvernement chinois et les campagnes de vaccinations accrues, le virus continue de se propager. On assiste même à la naissance de nouveaux variants, certains plus résistant au vaccin.
Dimanche 13 mars, les autorités de santé en chine ont recensé environ 3 400 nouveaux cas de Covid 19, un nombre record depuis le début de l’épidémie, et s'empressaient à confiner les zones touchées pour endiguer les foyers épidémiques.
A cause de cette résurgence, les écoles de Shanghai ont fermé, les quartiers centraux du centre technologique du sud Shenzhen, ainsi que des villes du Nord-Est sont rentrer en confinement, tandis que presque 19 provinces, se battent contre des foyers locaux dus aux variants Delta et Omicron.
Un responsable de la grande ville de Jilin, dans le Nord-Est, a annoncé le confinement partiel de la ville avec des centaines de quartiers mis sous cloche. Quant à Yanji, ville de 700 000 habitants à la frontière nord-coréenne, a été entièrement confinée.
« Le covid a déjoué les pronostics depuis trois ans »
Le Covid-19 a ébranlé certaines certitudes scientifiques, parce que la pandémie qui sévit ne ressemble à aucune autre. Certes, il y a eu la grippe espagnole, mais cette dernière s’est caractérisée au Québec par une vague majeure, suivie de deux soubresauts. Autre différence majeure : la « grande faucheuse » fut plus meurtrière, et bon nombre de victimes étaient des enfants.
Cependant, la grippe espagnole n’a jamais entraîné la mise en place de mesures exceptionnelles comme celle que les chinois subissent depuis trois ans. Beaucoup de scientifiques avaient misé sur la vaccination pour venir à bout de la pandémie à coronavirus, hélas le constat est tout autre. la vaccination ne semble pas être la panacée, car on observe dans le monde des inégalités dans la distribution des vaccins. Une chose est certaine si les pays développés ne redistribuent pas mieux les vaccins dans le monde, un nouveau variant risquerait d’émerger à tout moment dans un coin du monde moins vaccinés. Et on aura l’impression d’un retour en arrière.
D’autres scientifiques à l’instar du virologue Benoit Barbeau avaient pensé que l’année 2022 serait une année de transitions et entrevoyaient une fin proche de cette pandémie. « 2022 sera une année de transition. Avec Omicron qui amène une immunité naturelle au sein de la population, avec l’arrivée de vaccins plus adaptés aux nouveaux variant, avec l’arrivée de traitements aussi, on pourrait passer vers un mode qui est plus endémique au cours de l’année », pensait le professeur au Département des sciences biologiques de l’UQAM.
Toutefois, Il est trop tôt pour crier victoire, Il n’y a rien qui dit qu’un autre variant ne va pas prendre la place d’Omicron et que celui-là se matérialisera en plus d’hospitalisations. Selon les scientifiques, souvent, les virus mutent pour devenir plus contagieux et moins dangereux, mais il est encore trop tôt pour dire si Omicron s’inscrit dans cet ordre des choses.
« Variant omicron »
Il est possible que la chine vive avec cette pandémie pendant longtemps surtout avec les variants qui ne cessent d’apparaitre et chaque variant a ses caractéristiques. Certains scientifiques avaient pensé que le variant Omicron signerait la fin de la maladie en prédisant l’immunité collective, mais on est loin du compte. Pour le moment, difficile de savoir trois ans après l'apparition du Covid-19 et de ses nombreux variants le retour à la vie normale, la prudence reste de mise. “Avec cinq variants préoccupants en 2021, il semble excessivement optimiste de penser qu'il n'y en aura aucun nouveau en 2022”, estime Samuel Alizon.
Moins létal mais plus contagieux, Omicron, conjugué à la couverture vaccinale, pourrait permettre d’acquérir une immunité naturelle contre le virus avaient espérés de nombreux virologues. « À terme, il y a de l’espoir et le Sars-CoV-2, rejoindra les autres coronavirus saisonniers humains qui nous donnent des rhumes et des angines chaque hiver », a expliqué au Journal du Dimanche l’épidémiologiste Arnaud Fontanet.
A ce jour, personne ne peut faire des prévisions fiables à propos de ce virus y compris les virologues, épidémiologistes, et autres scientifiques car plusieurs incertitudes entourent cette pandémie. La prudence reste de mise et l’espoir est permis.
Jean Baptiste Bodo