Prendra-t-il fin un jour ?
Quand le mot esclavage est prononcé, tous les regards sont braqués sur l'Occident où, certaines personnes considèrent que la race blanche est supérieure à la race noire, mais on oublie que ce fléau existe également au Maghreb, qui est une partie de l'Afrique. En Europe, tous les africains (Blancs comme Noirs), partagent les mêmes galères. Malheureusement la donne change lorsque nous sommes dans le monde arabe. Ceux dont les Noirs considéraient comme leurs frères se transforment en leur bourreau.
L'homme blanc en Afrique du Nord, noir en Afrique de l'Ouest ou Centrale n'est que le même. Ils sont tous issus du continent africain. Mais malheureusement la haine entre les africains a pris le dessus sur l'amour et la fraternité. Le racisme et le commerce des Noirs comme ça se passait à l'époque de la traite négrière en Europe existe désormais en Afrique et plus précisément dans certains pays du Maghreb.
Le plus souvent, la traversée de la mer Méditerranée des migrants Noirs pour rejoindre l'Europe se transforme en désastre lorsque ces derniers se retrouvent entre les mains des trafiquants d'Hommes. Ils sont victimes des violences, tortures, viols et l'esclavage. Ces scènes horribles, nous rappelle le reportage de CNN, diffusé le 13 novembre 2017, qui a attiré l'attention de l'opinion publique sur la situation dramatique des migrants en Libye. Dans le reportage, on voyait comment les migrants étaient entassés dans les centres de détention, battus et humiliés avant d'être vendus comme esclaves.
À côté de cela, les témoignages de certains migrants rapatriés dans leur pays dans le cadre du projet humanitaire mené par l'Organisation Internationale pour les Migrations (OIM), ont fait couler des larmes à plusieurs personnes. << Les Libyens n'ont aucune considération pour les Noirs. Ils nous traitent comme des animaux. Ils violent les femmes. Nous étions entassés dans des entrepôts. Nous étions bastonnés. Nous ne mangions pas bien. Il n'y avait pas d'eau et nous nous lavions à peine (...) Les gens qui veulent les esclaves viennent en acheter. Si vous résistez, ils tirent sur vous. Il y a eu des morts >>, avait déclaré Maxime Ndong, un migrant camerounais.
Suite à cet incident qui a fait couler tant d'encre et de salive dans le monde entier, la communauté internationale ainsi que les ONG telles que Amnesty International, l'Organisation Internationale pour les Migrants (OIM), le Haut-Commissariat de l'ONU pour les Réfugiés (HCR), pour ne citer que ceux-là, ont condamné avec la dernière énergie cet acte de barbarie considéré comme un crime contre l'humanité.
Par ailleurs, des enquêtes avaient été ouvertes pour traquer les principaux responsables de ces actes, mais jusqu'aujourd'hui ces criminels sans foi ni loi sont toujours en liberté et continuent de mener tranquillement leurs activites.
Selon le journal Le Monde, bon nombre d'africains qui empruntent les bateaux de fortune pour tenter de traverser la Méditerranée au péril de leur vie le font pour fuir l'esclavage. Le même journal rajoute qu'il fut un temps où tous les Noirs africains d'une ville algérienne ont été victimes d'un pogrom.
Cette pratique reste toujours d'actualité. En Mauritanie par exemple, l'esclavage a été aboli officiellement en 1981, mais il est toujours pratiqué. Certaines sources martèlent que 300 000 à 700 000 individus ont des maîtres. Ce qui est marrant, les récriminations africaines contre cette pratique visent seulement l'Occident, pourtant le Maghreb est devenu l'Eldorado de l'esclavagisme.
Concernant l'esclavage, l'article quatre de la Déclaration universelle des droits de l'homme de décembre 1948 stipule que << Nul ne sera tenu en esclavage ni en servitude; l'esclavage et la traite des esclaves sont interdits sous toutes leurs formes >>, mais malheureusement certains dirigeants continuent de fermer les yeux, en minimisant la gravité de la situation. Pour éliminer cette pratique malsaine, la communauté internationale doit redoubler d'efforts et punir sévèrement les auteurs de ces actes ignobles. Elle doit s'unir comme un seul homme pour remporter cette bataille.
Yaouba Mamadou