Un hélicoptère de l'ONU s'est craché mardi, avec huit Casques Bleus dont six Pakistanais, un Russe et un Serbe, alors qu'il survolait une zone de combats entre l'armée et la rébellion du M23 dans l'Est de la République Démocratique du Congo (RDC).

Huits soldats de la Monusca perdent la vie dans le crash d'un hélicoptère dans l'Est de la RDC. Les causes exactes du crash ne sont pas encore déterminées, mais les autorités congolaises pointent déjà du doigt, le Rwanda. Avant ce drame, la Monusca avait annoncé avoir perdu le contact avec un de ses hélicoptères en mission de reconnaissance à Tchanzu, dans le territoire de Rutshuru situé dans la province du Nord-Kivu où les combats sont intenses depuis lundi.

Selon plusieurs sources, c'est le Mouvement du 23 mars (M23) qui a abattu l'appareil. Sur les antennes de TV5 Monde, le ministre congolais de la Communication et porte-parole du gouvernement Patrick Muyaya, a déclaré qu'il est temps de mettre fin à cette forme d'hypocrisie qui existerait ou cette forme de complicité entre le M23 et le gouvernement du Rwanda.

Il ajoute que la RDC veut regarder le Rwanda comme un pays partenaire tel que l'Ouganda. Par ailleurs, le porte-parole du gouverneur du Nord-Kivu Sylvain Ekenge, a accusé les Forces de Défense du Rwanda (RDF) de soutenir le M23 qui a mené des incursions et attaqué les positions des Forces Armées Congolaises (FARDC), dans deux localités du territoire de Rutshuru.

Le Rwanda a immédiatement réagi à travers son ambassadeur Vincent Karega en poste à Kinshasa. << Le Rwanda ne soutient ni politiquement ni militairement les M23 >>. Il dit avoir réaffirmé l’engagement auprès du Ministre Lutundula « pour vérification et coopération conjointes par rapport aux allégations en cours ». La RDC et le Rwanda se conviennent de vérifier ensemble les accusations d’appui au M23 par Kigali et d’interroger ensemble, les deux personnes présentées comme membres de l’Armée rwandaise.

Encore appelé M23, le Mouvement du 23 mars est un groupe créé à la suite de la guerre de Kivu. Cette armée révolutionnaire congolaise est issue d'une ancienne rébellion Tutsie. Elle est composée d'ex-rebelles du CNDP, réintégrés dans l'armée congolaise à la suite d'un accord de paix signé le 23 mars 2009 avec Kinshasa.

Le M23 est accusé de nombreuses violences contre les populations civiles, par les ONG (Human Rights Watch), par le tribunal pénal international et par le gouvernement américain.

Yaouba Mamadou