Société

Soudan : Des grenades lacrymogènes pour ramener l’ordre public

Soudan : Des grenades lacrymogènes pour ramener l’ordre public

Les forces de sécurité soudanaises ont utilisé des grenades lacrymogènes ce dimanche matin pour repousser des manifestants. Des manifestations qui se sont déroulées au premier jour d'une nouvelle campagne de désobéissance civile contre l'armée depuis son putsch du 25 octobre.

Depuis la dissolution des institutionset l’arrestation de plusieurs civils par le général Abdel Fattah alBurhane, la rue est entrée en résistance. Les civils avec lesquels le général partageait son pouvoir se tous soulevés. Dimanche, de nouveau, dans le cadre du mouvement de désobéissance civile auquel ont appelé syndicats et autres organisations, des dizaines d'enseignants ont convergé vers le ministère de l'Education pour "une protestation silencieuse contre les décisions du général Burhane", confie  Mohammed al-Amine, professeur de géographie à l’AFP. "La police est arrivée et a tiré des grenades lacrymogènes sur nous alors que nous nous tenions seulement là avec nos pancartes sur lesquelles il était inscrit non au régime militaire", a-t-il ajouté.

Le syndicat des enseignants soudanais a dénoncé avec la dernière énergie les violences causées sur les enseignants et fait état de plusieurs arrestations des membres des différentes associations. Audelà de toutes ces violences,  aucun manifestant présent dans les rangs, n’est blessé.

Un peu avant cette manifestation, des jeunes citoyens du pays avaient bloqué des routes à l’aide des pavés et briques de terre. Les magasins étaient restés fermés. 

Pour essayer de trouver des solutions susceptibles de calmer les deux parties, une série de négociations se poursuit entre les militaires, les dirigeants civils et les médiateurs internationaux. 

En 2019, hauts-gradés et civils pro-démocratie avaient décidé de gérer ensemble la transition mais aujourd’hui, nombreux sont ceux qui s’opposent fermement à un tel partenariat qu’ils qualifient désormais d’impossible.  

Jusqu'à cet instant, les discussions n'ont mené ni à la formation d'un nouveau gouvernement, ou au retour de celui démis brutalement par le général Burhane, ni même à l'adoption d'une position claire sur la reprise ou non de la transition démocratique lancée à la chute du dictateur Omar el-Béchir en 2019.

Daniele Stéphanie Mengue