Le président Idris Deby a été tué en avril dernier lors d'affrontements entre l'armée tchadienne et les rebelles du Front pour l'alternance et la Corcode du Tchad (Fact) dans la province de Kamem. Les Goranes sont un groupe de rebelles basés principalement dans l'ouest du pays. Ils se disent victimes d'arrestations arbitraires et de nombreux autres abus de la part des forces de sécurité tchadiennes.

Rumeur ou intox ? Diverses sources parlent d'officiers et de membres civils de la tribu des Goranes qui ont été arrêtés dans les premiers jours de l'annonce de la mort d'Idriq Deby Itno.
Certains de ces officiers ont été arrêtés loin du front, comme le colonel Mahamat Souleymane dans la province du lac Tchad et Abakar Allemine à Faya Lardeau. D'autres ont pu rejoindre le facteur rebelle.

Eux aussi ont été accusés de complicité avec les rebelles de Fact qui fuyaient alors la province de Kamem. Des civils ont été arrêtés par eux. Une liste de 27 noms envoyée par leurs proches a été authentifiée par la Convention tchadienne des droits de l'homme.

Grande inquiétude pour les familles

Six mois après la mort d'Idris Deby Itno, la situation est très tendue dans cette partie de la province où "l'état de siège qui ne dit pas son nom est appliqué. On ne peut pas aller d'une ville à l'autre à certaines heures, des arrestations arbitraires, des disparitions forcées et des perquisitions intempestives sont encore parfois enregistrées.
Enfin, des cas d'arrestations, parfois isolés, ont été signalés près de Ndjamena, tous issus de la communauté des Goranes.
Les familles de ces personnes disparues ne cachent pas leur grande inquiétude pour leurs proches dont on est sans nouvelles depuis. Elles implorent le gouvernement de transition de prendre des mesures contre la traque de la communauté Gorane.
Gabriel ONANA