Société

Tunisie : Un journaliste en garde à vue après ses déclarations sur l'armée

Tunisie : Un journaliste en garde à vue après ses déclarations sur l'armée

Le journaliste, Salah Attia a été mis en garde à vue dimanche, en raison de ses déclarations mettant en cause l'armée tunisienne, selon l'annonce d'un avocat Tunisien. C'est le contenu d'une publication sur Facebook, posté par un membre de l'équipe de défense du journaliste, maître Samir Ben Amor.


Le journaliste Salah Attia a affirmé, samedi, à la chaîne Qatari Al-Jazeera que "le président tunisien, Kaïs Saïed a demandé aux autorités militaires d'encercler le siège de l'Union générale tunisienne du travail, suite à l'appel à la grève générale lancé jeudi, par ce dernier".
"L'armée a rejeté d'accéder à la demande du Président, et en a informé les autorités de la centrale syndicale"a-t-il ajouté.

Son appel à la grève dans le domaine public jeudi, est apolitique et vise l'aboutissement des revendications sociales, a indiqué l'UGTT. "Pendant l'audition du journaliste Attia, il a refusé de révéler la source de ses informations et s'est prévalu des dispositions du décret 115 de 2011 relatives à la liberté de la presse", a affirmé l'avocat Ben Amor.
"Le juge d'instruction du tribunal militaire a autorisé, la détention provisoire du journaliste, ainsi que sa comparution devant le juge d'instruction lundi prochain", a-t-il ajouté.

Les dirigeants Tunisiens n'ont pas fait de commentaire immédiat concernant ces informations. Pourtant elles affirment régulièrement leur engagement en faveur de la liberté de presse.

Pour rappel, la Tunisie connait une grave crise politique depuis le 25 juillet 2021, date à laquelle Saïed a obligé des mesures d'exception, notamment la destitution du gouvernement et la nomination d'un nouveau, la dissolution du parlement et du conseil supérieur de la magistrature et en promulguant des lois par décret.

Ces décisions ont été considérées comme un "coup d'État contre la constitution", par certaines parties Tunisiennes, alors que d'autres les voient comme une "correction du cours de la révolution de 2011", ayant renversée l'ancien président, Zine El Abidine Ben Ali au pouvoir de 1987 à 2011.

Rosine MANGA