Les ventes de munitions serbes : un soutien indirect à l'Ukraine ?
Le président serbe Aleksandar Vucic a récemment reconnu que son pays a vendu pour environ 800 millions d'euros de munitions à des pays occidentaux. Ces munitions ont probablement servi à soutenir l'effort de guerre ukrainien contre la Russie. Cette révélation, parue dans le Financial Times, met en lumière la position complexe de la Serbie sur la scène internationale.
Une stratégie d'équilibriste
La Serbie maintient une position diplomatique délicate :
- Aspirations à l'Union Européenne : Le pays cherche à rejoindre l'UE depuis 2012.
- Liens avec la Russie : La Serbie reste l'un des rares pays européens à ne pas avoir sanctionné la Russie après l'invasion de l'Ukraine.
- Condamnation de l'invasion : Aux Nations Unies, Belgrade a néanmoins condamné l'agression russe.
- Position sur l'OTAN : La Serbie affirme ne pas vouloir adhérer à l'Alliance atlantique.
Le pragmatisme économique prime
Malgré ses liens historiques avec la Russie, la Serbie privilégie ses intérêts économiques :
- Vucic souligne l'importance des exportations de munitions pour la relance économique du pays.
- La Serbie vend à des pays occidentaux (États-Unis, Espagne, République tchèque) tout en maintenant une neutralité apparente.
Une diplomatie en équilibre précaire
Le premier ministre serbe, Milos Vucevic, a réaffirmé l'attachement de la Serbie à l'intégrité territoriale de l'Ukraine lors d'une rencontre avec le chef de la diplomatie ukrainienne. Cette déclaration illustre la volonté de Belgrade de ménager ses relations avec l'Occident sans pour autant rompre avec Moscou.
Conclusion : Un exercice d'équilibriste diplomatique et économique
La Serbie tente de maintenir un équilibre délicat entre ses aspirations européennes, ses liens historiques avec la Russie et ses besoins économiques. Cette position lui permet de bénéficier des opportunités commerciales offertes par l'Occident tout en préservant ses relations avec Moscou. Cependant, cette stratégie pourrait devenir de plus en plus difficile à tenir à mesure que les tensions internationales s'accentuent.