Dans un verdict historique, Donald Trump a été déclaré coupable jeudi 30 mai de l'ensemble des 34 chefs d'accusation de falsification de documents comptables visant à dissimuler un paiement à l'actrice de films pornographiques Stormy Daniels, en 2016. Cette condamnation sans précédent pour un ancien président fait de lui le premier à être reconnu pénalement coupable aux États-Unis.
Les faits reprochés et les risques encourus
L'accusation a convaincu le jury que Trump avait orchestré le versement de 130 000 dollars à Stormy Daniels, de son vrai nom Stephanie Clifford, peu avant la présidentielle de 2016. Cet argent visait à acheter le silence de l'actrice sur leur relation extraconjugale présumée en 2006, afin d'éviter un scandale préjudiciable à sa campagne. Les paiements ont ensuite été dissimulés dans les comptes de la Trump Organization sous forme de "frais juridiques". Trump encourt désormais jusqu'à 4 ans de prison pour ces délits liés au financement illégal de sa campagne. Le juge prononcera la peine le 11 juillet.
Un verdict aux conséquences politiques imprévisibles
Si cette condamnation n'empêche pas légalement Trump d'être candidat en novembre 2024, ses conséquences politiques restent difficiles à prédire. Certains craignent un impact négatif sur son électorat, tandis que d'autres prédisent un effet "martyrisation" ralliant ses partisans.L'ex-président, qui crie à la "chasse aux sorcières", a d'ores et déjà annoncé faire appel. Ses avocats espèrent ainsi retarder au maximum l'application d'une éventuelle peine avant le scrutin présidentiel.
D'autres dossiers judiciaires en cours
Au-delà de cette affaire Stormy Daniels, Trump fait face à trois autres poursuites pénales majeures qui pourraient aboutir avant la présidentielle. Il est inculpé pour sa gestion négligente de documents classifiés, ses pressions électorales en Géorgie en 2020, et plus récemment pour "complot contre l'Amérique" dans le dossier de l'assaut du Capitole. Cette première condamnation, si elle reste symbolique, pourrait avoir un effet domino sur ces autres procédures. Elle fragilise en tout cas la stature présidentielle de Trump, déjà écornée par les multiples affaires l'entourant. Si les conséquences politiques de ce verdict restent incertaines, il marque d'ores et déjà l'histoire judiciaire américaine. Pour la première fois, un ancien président n'est plus au-dessus des lois, remettant en cause l'idée d'une immunité présidentielle de facto. Un précédent lourd de sens pour la démocratie américaine.