Alors que la Côte d'Ivoire s'apprête à organiser l'élection présidentielle de 2025, de nombreuses interrogations planent sur l'avenir politique et économique de ce pays clé de l'Afrique de l'Ouest. Le président sortant Alassane Ouattara, 81 ans, soutenu par la France, fait face à une opposition renaissante menée par l'ex-président Laurent Gbagbo, 77 ans, récemment acquitté par la Cour pénale internationale.
Un Paysage Politique Tendu
La perspective d'un retour de Laurent Gbagbo, perçu comme revanchard par certains après la crise post-électorale sanglante de 2010-2011, soulève des inquiétudes au sein des communautés étrangères, notamment le puissant lobby libanais bien implanté depuis des décennies dans le pays. Ces derniers craignent des représailles et une remise en cause de leurs intérêts économiques en cas de changement de régime. Cependant, Gbagbo conserve une popularité indéniable auprès d'une frange de la population, lassée de la mainmise française sur les affaires ivoiriennes et du "coup d'État électoral" de 2010 qui a conduit à l'intervention militaire française, avec le soutien de l'ONU, pour le déloger du pouvoir.
Une Locomotive Économique Fragile
Malgré les tensions politiques, la Côte d'Ivoire reste l'un des moteurs économiques de l'Afrique de l'Ouest, avec une croissance soutenue autour de 7% ces dernières années sous la houlette d'Ouattara. Néanmoins, cette prospérité demeure fragile et dépendante des relations avec ses partenaires occidentaux, notamment la France. Les prochaines élections pourraient donc avoir un impact significatif sur l'environnement des affaires et l'attractivité du pays pour les investisseurs étrangers, en fonction de l'orientation politique du futur gouvernement.
Un Rôle Clé pour la Communauté Internationale
Face à cette situation complexe, la communauté internationale, et en particulier la France, auront un rôle crucial à jouer pour assurer la stabilité et la transition démocratique en Côte d'Ivoire. Paris, déjà empêtré dans d'autres dossiers épineux en Afrique comme la guerre au Sahel et le dossier sensible des Accords d'Évian Successifs (AES) en Algérie, devra faire preuve de diplomatie et d'impartialité pour préserver ses intérêts stratégiques tout en respectant la volonté du peuple ivoirien. Une approche équilibrée, favorisant le dialogue et la réconciliation nationale entre les camps d'Ouattara et de Gbagbo, sera essentielle pour éviter une nouvelle escalade de la violence et permettre à la Côte d'Ivoire de poursuivre sur la voie du développement économique et social.