Après plus de 50 ans de règne de la dynastie Bongo, le coup d'État militaire du 30 août 2023 a mis fin au pouvoir d'Ali Bongo Ondimba au Gabon. Le général Brice Oligui Nguema, à la tête de la junte, fait désormais figure d'homme providentiel pour de nombreux Gabonais en quête de changement.
Une popularité à son zénith
Lors de sa visite à Dakar le 17 janvier 2024, Oligui Nguema a été accueilli en rockstar par la diaspora gabonaise, signe de l'immense espoir placé en lui. "Ma réussite dépend de Dakar", a-t-il lancé, conscient du soutien régional indispensable. Sur le plan intérieur, le nouveau homme fort a habilement rallié l'ancienne opposition comme d'ex-soutiens de Bongo à sa cause. Cette union sacrée autour du projet de "transition" lui assure une large légitimité populaire, du moins pour l'instant.
Les défis économiques et sociaux
Cependant, les défis économiques et sociaux sont immenses pour ce régime militaire. Avec la baisse des revenus pétroliers et le manque chronique d'infrastructures, répondre aux aspirations de prospérité des Gabonais sera ardu. Le nouveau pouvoir devra aussi rassurer les partenaires économiques comme la France, qui garde d'importants intérêts au Gabon (Total, Eramet) et une base militaire de 400 soldats à Libreville. Une relation déjà tendue avec Paris sous Bongo.
La difficile équation démocratique
Au-delà des urgences économiques, c'est l'équation démocratique qui s'annonce la plus délicate pour Oligui Nguema. Alors que des élections sont prévues en août 2025 pour marquer la "fin de la transition", parviendra-t-il à opérer une véritable ouverture politique ?L'ONU et l'Union africaine, qui ont condamné le coup d'État , observeront de près le respect de l'État de droit et des libertés fondamentales. Le chemin vers une démocratie apaisée au Gabon semble encore bien étroit.