Les écuries pour le pouvoir se constituent sur fond de crises et de dénonciations calomnieuses
Les élections présidentielles de 2025 au Cameroun s'annoncent comme un moment crucial pour l'avenir politique du pays. Alors que les camps se préparent et que les alliances se forment, le climat est marqué par des crises internes et des accusations de fraude et de corruption. Quels programmes proposent les candidats pour un Cameroun plus libre et plus juste ? Voici un tour d'horizon des principaux acteurs et de leurs propositions.
Les principaux candidats et leurs alliances
Paul Biya : À 91 ans, le président sortant, au pouvoir depuis 1982, n'a pas encore officiellement annoncé sa candidature pour un huitième mandat. Cependant, un récent documentaire diffusé sur plusieurs chaînes de télévision camerounaises a relancé les spéculations sur ses intentions. Si Biya décide de se représenter, il pourrait bénéficier du soutien de son parti, le Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (RDPC), bien que des sondages récents le placent derrière Maurice Kamto et Cabral Libii.
Joseph Dion Ngute : Actuel Premier ministre, il est considéré comme un potentiel candidat du RDPC si Paul Biya ne se représente pas. Il est vu comme un homme de consensus capable de maintenir l'unité du parti.
Maurice Kamto : Leader du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC), Kamto est l'un des principaux opposants à Paul Biya. Il a été deuxième lors de la présidentielle de 2018 et continue de dénoncer les fraudes électorales. Son programme se concentre sur la réforme électorale, la lutte contre la corruption et la décentralisation.
Cabral Libii : Chef du Parti Camerounais pour la Réconciliation Nationale (PCRN), Libii est un jeune leader dynamique qui a gagné en popularité lors des dernières élections. Son programme met l'accent sur l'éducation, l'emploi des jeunes et la modernisation de l'économie.
Franck Biya : Fils du président Paul Biya, il est souvent mentionné comme un possible successeur, bien qu'il n'ait pas encore officiellement déclaré ses intentions politiques. Son éventuelle candidature pourrait diviser le RDPC et susciter des débats sur la dynastie politique.
Ngoh Ngoh : Ferdinand Ngoh Ngoh, secrétaire général de la présidence, est également cité comme un potentiel candidat du RDPC. Il est perçu comme un proche de Paul Biya et pourrait représenter la continuité du régime actuel.
Programmes pour un Cameroun de demain
Réformes électorales : La plupart des candidats de l'opposition, notamment Maurice Kamto et Cabral Libii, insistent sur la nécessité de réformer le système électoral pour garantir des élections libres et transparentes. Ils proposent la mise en place d'une commission électorale indépendante et la révision du code électoral.
Lutte contre la corruption : La corruption reste un problème majeur au Cameroun. Les candidats de l'opposition promettent de renforcer les institutions de lutte contre la corruption et de poursuivre en justice les responsables de détournements de fonds publics.
Décentralisation : La décentralisation est un autre point clé des programmes de l'opposition. Ils proposent de transférer davantage de pouvoirs aux régions pour favoriser un développement équilibré et répondre aux aspirations des populations locales.
Éducation et emploi des jeunes : Cabral Libii met particulièrement l'accent sur l'amélioration du système éducatif et la création d'emplois pour les jeunes. Il propose des réformes pour adapter l'éducation aux besoins du marché du travail et encourager l'entrepreneuriat.
Modernisation de l'économie : Les candidats promettent de diversifier l'économie, actuellement trop dépendante du pétrole, en développant des secteurs comme l'agriculture, les technologies de l'information et les énergies renouvelables.
Conclusion
Les élections présidentielles de 2025 au Cameroun seront déterminantes pour l'avenir du pays. Les camps se préparent et les alliances se forment dans un climat de crises et de dénonciations calomnieuses. Les candidats proposent des programmes variés pour un Cameroun plus libre et plus juste, mais la route vers des élections transparentes et équitables reste semée d'embûches. Le choix des électeurs sera crucial pour déterminer la direction que prendra le Cameroun dans les années à venir.