Dans une offensive tous azimuts pour reconquérir l'électorat populaire, le Premier ministre Gabriel Attal a dévoilé samedi une salve de mesures choc censées alléger la facture des ménages modestes. Mais ces gestes suffiront-ils à refaire l'unanimité autour d'un président décrié comme hautain et trop proche des élites ?
Un plan d'urgence pour le portefeuille des classes moyennes
Promesse phare, une baisse de 15% des factures d'électricité dès cet hiver, soit 200€ d'économies par foyer. Le gouvernement promet aussi des "achats groupés" pour faire baisser jusqu'à 15% le prix des fournitures scolaires. Une mutuelle santé publique à 1€/jour est envisagée pour les personnes non couvertes, tandis que les primo-accédants seraient exonérés de frais de notaire jusqu'à 250 000€. Le plafond de la prime "Macron" défiscalisée que peuvent verser les entreprises passerait lui de 6 000 à 10 000€.Pour financer ces revalorisations, une taxe sur les rachats d'actions par les grands groupes alimenterait un fonds pour la rénovation énergétique de 300 000 logements.
Une stratégie de reconquête à hauts risques
Autant de gestes forts ciblant les classes populaires et moyennes, cibles prioritaires du camp présidentiel pour remporter les législatives. Une stratégie de reconquête électorale qui mise sur le portefeuille pour séduire. Mais cette nouvelle vague de mesures, aussi ambitieuse soit-elle, sera-t-elle suffisante pour refaire l'unanimité autour d'Emmanuel Macron ? Le président est en effet décrié par une partie des Français qui le perçoivent comme hautain, déconnecté des réalités et trop proche des élites économiques. Sa personnalité clivante et son manque d'empathie supposé avec les classes populaires pourraient bien entraver les efforts de son camp pour rallier les électeurs en difficulté, malgré les gestes financiers annoncés. La bataille de la majorité présidentielle pour remporter les législatives s'annonce donc ardue. Ses troupes devront redoubler d'efforts pour convaincre, au-delà des simples promesses chiffrées, que leur chemin est bien celui de la justice sociale.