L'autorité de transition du Soudan a conclu un accord avec des manifestants qui avaient bloqué deux oléoducs cruciaux dans l'est du pays et perturbé le flux de pétrole entrant et sortant du pays. Les manifestants de la communauté de Beja s’insurgent depuis plusieurs semaines contre un accord de paix. Ils ont bloqué ainsi le pipeline qui transporte les exportations de pétrole du Soudan du Sud enclavé et un autre qui s’occupe des importations de brut au Soudan. Une délégation de l'autorité de transition s'est entretenue dimanche avec les manifestants.
Les exportations de pétrole en provenance du Sud-Soudan vont pouvoir reprendre via le port soudanais de Bashayer, après un accord avec les manifestants qui le bloquaient, a annoncé Khartoum dimanche soir. Cet accord intervient quelques heures après l'envoi par Khartoum d'une délégation ministérielle auprès des contestataires qui bloquaient le port et deux oléoducs. Le ministre soudanais du Pétrole avait parlé samedi d'une situation «très grave», son pays étant déjà englué dans un marasme économique.
Les manifestants sont mécontents d'avoir été exclus d'un accord de paix que le gouvernement de transition a signé l'année dernière avec certains groupes rebelles dans le cadre de la transition à long terme d'un régime militaire à un régime civil dans le pays. Cet accord a été suivi d'un autre accord avec les anciens de la communauté de Beja pour permettre le passage des exportations de pétrole par le port de Bashayer, le principal terminal près de Port-Soudan, d'où sont expédiées les exportations du Soudan du Sud. Les anciens de Beja ont déclaré qu'ils auraient besoin d'une semaine, après cet accord de principe, pour discuter davantage de la question.
Bashayer est le principal terminal, proche de Port-Soudan, à partir duquel le pétrole du Sud-Soudan, pays enclavé, est expédié vers les marchés mondiaux.
Daniele Stéphanie Mengue