Politique

Titre : "Des eurodéputés se voient refuser l'entrée en Tunisie en raison de discussions sur un accord migratoire"

Titre : "Des eurodéputés se voient refuser l'entrée en Tunisie en raison de discussions sur un accord migratoire"

La Tunisie a refusé l'entrée sur son territoire à cinq élus du Parlement européen jeudi, qui dénoncent en retour l'attitude du très autoritaire président Kaïs Saïed, malgré un accord signé en juillet. Cette interdiction a suscité des réactions mitigées de la part de la communauté internationale, certains dénonçant une atteinte à la liberté de circulation des élus, tandis que d'autres saluent une décision souveraine de la Tunisie.

Les raisons de cette interdiction sont multiples et complexes. Tout d'abord, elle intervient dans un contexte de tensions entre la Tunisie et l'Union européenne autour de la question migratoire. Depuis plusieurs mois, les deux parties tentent de négocier un accord pour mieux encadrer les flux migratoires entre les deux rives de la Méditerranée. Si un accord a bien été signé en juillet dernier, il reste encore à être ratifié par les parlements tunisien et européen.

Or, la visite des eurodéputés devait justement permettre de discuter de cet accord et d'évaluer sa mise en œuvre sur le terrain. En refusant leur entrée sur son territoire, la Tunisie a donc clairement exprimé sa méfiance vis-à-vis de l'Union européenne et sa volonté de ne pas se laisser dicter sa politique migratoire.

Mais cette interdiction s'inscrit également dans un contexte plus large de tensions politiques en Tunisie. Depuis sa prise de pouvoir en juillet dernier, le président Kaïs Saïed a en effet multiplié les mesures autoritaires, notamment en suspendant le Parlement et en limogeant plusieurs hauts responsables. Cette décision a été largement critiquée par la communauté internationale, qui y voit une atteinte à la démocratie et aux libertés fondamentales.

Dans ce contexte, l'interdiction de la visite des eurodéputés apparaît comme une nouvelle manifestation du durcissement du régime tunisien. Si certains saluent une décision souveraine de la Tunisie, d'autres dénoncent une atteinte à la liberté de circulation des élus et une nouvelle illustration du recul démocratique en Tunisie. Il appartient désormais aux autorités tunisiennes de clarifier leur position et d'expliquer les raisons de cette décision controversée.