En Tunisie, le Front de Salut National, qui regroupe une partie de l’opposition, a demandé le départ du président du pays, Kaïs Saïed, dans la foulée de la très faible participation (11,3%) au deuxième tour des élections législatives, dimanche 29 janvier dernier.

À peine les résultats officiels indiqués, le Front de Salut National prend en effet la parole par la voix d’Ahmed Nejib Chebbi, figure emblématique de la gauche en Tunisie et adversaire notoire à Zine el-Abidine Ben Ali et désormais à Kaïs Saïed, l’actuel président tunisien. Face à la faible participation aux premier et second tours des législatives, son mouvement pense que les Tunisiens ont envoyé un message de désaveu fort à Kaïs Saïed.

Le Front de Salut National invite d'ores et déjà l’opposition à se fédérer pour pousser au départ du maître de Carthage. Un dialogue de sourds Kaïs Saïed, de son côté, reste droit dans ses bottes. Dans ses derniers discours, il a martelé son souhait de poursuivre sur la voie qu’il s’est fixée. Partisan d’une démocratie dite populaire, « par la base », le président tunisien a entrepris depuis un an et demi de déconstruire l’architecture institutionnelle édifiée depuis 2011, date d’avènement de la révolution tunisienne. Lui qui se méfie des corps intermédiaires et des partis politiques concentre désormais les pleins pouvoirs.