Cette déclaration intervient dans un contexte où 21 employés de l'institution sont indexés dans des abus sexuels en RDC. Les faits se sont déroulés pendant la dixième vague de l'épidémie d'Ebola de 2018-2020, dans les provinces du Nord-Kivu et de l'Ituri. Le directeur général de l'OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, a exprimé son horreur jeudi 21 octobre.
"La première chose que je veux dire aux victimes et aux survivants est que je suis désolé. Je suis désolé, désolé pour ce qui vous a été imposé par des personnes qui étaient employées par l'OMS pour vous servir et vous protéger", a reconnu le directeur général de l'OMS alors qu'il tenait une conférence de presse sur les agressions sexuelles en République démocratique du Congo. Toutefois, se voulant rassurant, Tedros Adhanom Ghebreyesus a exprimé sa détermination "à faire en sorte que la souffrance des survivants et de leurs familles serve de catalyseur à une transformation profonde de la culture de l'OMS". L'organisation onusienne entend créer une culture dans laquelle il n'y a pas de place pour l'impunité, la violence sexuelle et l'inaction.
L'affaire a été révélée par une enquête menée par l'agence de presse à but non lucratif The New Humanitarian et la Fondation Reuters. Le 28 septembre, la commission a publié un rapport selon lequel 21 des 83 employés de l'OMS auraient violé des dizaines de personnes en RDC lors de la dixième vague de l'épidémie d'Ebola dans les provinces du Nord-Kivu et de l'Ituri. Immédiatement après la publication du rapport, l'OMS a mis fin aux contrats de quatre des 21 auteurs présumés. Les autres, qui avaient des contrats à court terme, n'étaient plus en service. Il leur sera interdit de travailler à l'avenir. En outre, l'OMS transmettra l'affaire aux autorités de la RDC pour enquête. Deux hauts fonctionnaires ont été placés en congé administratif.
Selon le Dr Tedros, la violence sexuelle est "toujours inacceptable, mais elle est particulièrement odieuse lorsqu'elle est commise contre des personnes vulnérables par ceux qui sont chargés de les protéger". À cette fin, l'OMS entend examiner les facteurs culturels et structurels qui ont conduit aux agressions sexuelles en RDC. Mais aussi, alloué un fonds de 7,6 millions de dollars pour renforcer l'organisation dans sa capacité à détecter, prévenir et répondre aux plaintes d'agressions sexuelles dans dix autres pays. Les principaux pays concernés sont l'Afghanistan, l'Ethiopie et le Venezuela. Il s'agira d'apporter un soutien aux victimes, de réaliser des audits et d'instaurer une politique de restructuration de l'institution.
Aretha OYOA