Des Etats-Unis à la France en passant par la Suisse, les casseroles sont nombreuses. Cette dernière en 2014 avait convenu avec les procureurs américains de vendre une partie de ses biens obtenus aux États-Unis. Déjà cette année-là, le vice-président équato-guinéen avait alors vendu sa villa de Malibu, en Californie, mais aussi une Ferrari. Fan de la défunte pop star Michael Jackson, il possédait six statues grandeur nature du chanteur. Il les avait également mises en vente pour éviter un procès pour corruption aux États-Unis.
Cependant, dans d'autres pays, principalement en France, la justice n'a pas été aussi conciliante. Il a été condamné à une peine de trois ans de prison avec sursis et à une amende de 30 millions d'euros. Selon la justice française, Teodorin Obiang s'était frauduleusement constitué un patrimoine d'hôtels, de voitures et de jets privés, pour ne citer que ceux-là. Ce sont ces biens qui étaient concernés par l'affaire des biens mal acquis.
Confisqués pour certains, les avoirs estimés à une valeur de 150 millions d'euros comme le prévoit la loi française sur la réforme de l'aide au développement seront restitués au fur et à mesure au peuple de Guinée équatoriale sous forme de recettes publiques. Sa condamnation dans cette affaire a été confirmée en juillet dernier.
Cas similaire en Suisse. Là-bas, le fils du président en 2019 a déjà renoncé à 25 de ses voitures de luxe pour mettre fin à la procédure. Le remboursement en chiffres de tous ces biens mal acquis sera une bouffée d'oxygène pour les personnes qui, selon les journaux français, vivent sous le seuil de pauvreté. L'argent servira à financer le programme de santé du pays, notamment dans la lutte contre le covid-19.
Avec ce verdict, la guinée équatoriale devient le premier pays à bénéficier de ce mécanisme de restitution des biens saisis à des fins communes dans un état.
Les enquêtes sur les dirigeants africains ayant blanchi l'argent dont Teodorin Obiang était l'objet avaient débuté en 2010 suite à de nombreuses plaintes des ONG Sherpa et Transparency International.
Nadine EDIA