Un an après l’invasion de l’Ukraine par les forces russes, le continent africain, durement touché par la hausse des prix, est le théâtre d'une véritable guerre d'influence.
Au Cameroun, entre désintérêt pour un conflit très lointain et désir de voir un nouvel ordre mondial émerger, la Russie de Poutine incarne pour beaucoup de citoyens un espoir de changement dans les relations internationales. Ainsi, la majorité des gens disent qu’il y a beaucoup trop de problèmes à gérer dans le pays : la crise anglophone, Boko Haram, la crise chez le voisin centrafricain.
Certains quand même se sont saisis du sujet, ceux qui se présentent comme les panafricanistes et qui lui accordent de l’importance car ils y voient un affrontement qui pourrait avoir des retombées sur l’avenir du continent africain. Cependant au-delà de ces militants, la plupart des citoyens ici à Yaoundé considèrent que l’Ukraine est bien éloignée.
Certains se disent tout simplement, révoltés par le fait que ce conflit cristallise l'attention des médias occidentaux, contrairement aux conflits qui minent l'Afrique depuis des décennies et qui peinent à avoir la même résonance dans ces médias. Les populations camerounaises ont bien conscience du fait que la guerre en Ukraine a fait flamber les prix partout dans le monde.
À un moment donné, ici, toutes les hausses de prix ont été expliquées par la guerre en Ukraine. La question est même devenue habituelle sur le marché. Quand les prix augmentaient, le citoyen demandait si c’était la faute de la guerre en Ukraine même pour des prix de denrées produites localement.