Drôle de fin d’épisode sans tambours ni trompettes pour un dirigeant dont l’entrée dans la lumière a été savamment et précisément orchestrée depuis l’été dernier : pas un seul mot d’explication pour l’annonce de cette fin de recrutement.
Àcontrario, l’atmosphère en Russie avait changé. Evgueni Prigojine n’aurait plus mis les pieds depuis des semaines pour recruter dans les prisons. Certains médias se sont même faits écho d’un mauvais accueil pour ses recruteurs derrière les barreaux. Des prisonniers auraient eu vent de pertes importantes sur le terrain.
Les médias locaux sont, eux, autorisés à rapporter la grogne dans les provinces. En témoigne cette tempête dans un petit village de Transbaïkalie : la moitié des habitants s’opposeraient à l’enterrement avec les honneurs d’un ex-mercenaire condamné il y a à peine trois ans pour meurtre. Dans un article apparaît même cette phrase attribuée à un protestataire : « Pourquoi faisons-nous de meurtriers des héros ? » Autre élément d’explication : les prisonniers en Russie, souvent, travaillent et beaucoup en ce moment seraient dédiés à la fabrication d’uniformes pour l’armée. La main-d’œuvre serait désormais pour les équipements de la défense et non pour les troupes d’Evgueni Prigojine.