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Le D-Day, un sujet de prédilection pour les superproductions hollywoodiennes

Le D-Day, un sujet de prédilection pour les superproductions hollywoodiennes

Par Xavier Delporte, Correspondant culturel Hollywood a fait du 6 juin 1944 et du Débarquement de Normandie un sujet de prédilection pour ses superproductions à grand spectacle, n'hésitant pas à prendre quelques libertés avec l'histoire. Dès 1962, le film choral "Le Jour le plus long" réunissait un casting de stars comme John Wayne, Sean Connery ou Bourvil pour retracer l'événement majeur de la Seconde Guerre mondiale. Malgré un budget faramineux et les conseils de nombreux experts, le long-métrage noir et blanc accumulait les erreurs factuelles et anachronismes. Près de 40 ans plus tard, c'est au tour du réalisateur Steven Spielberg de se lancer dans la reconstitution du D-Day avec son chef-d'œuvre "Il faut sauver le soldat Ryan". Couronné de 5 Oscars, le film impressionne par son hyper-réalisme dans les scènes de débarquement, faisant écho aux célèbres photographies de Robert Capa. Pourtant, même ce bijou du 7ème art n'échappe pas aux critiques des historiens, qui relèvent de nombreuses inexactitudes malgré l'inspiration de faits réels tragiques comme les fratries Niland et Sullivan, décimées lors du Débarquement.

Le spectaculaire avant le réalisme historique

À l'inverse des blockbusters américains, les cinéastes français ont généralement une approche plus modeste du D-Day, privilégiant les récits intimistes plutôt que la reconstitution grandiloquente. "Hollywood semble avant tout soucieux de frapper les esprits par des séquences d'action démesurées, au risque de s'éloigner de la réalité historique", analyse Jacques Martinet, professeur d'Histoire du cinéma à la Sorbonne. "Le cinéma français, lui, s'attache davantage aux conséquences humaines du conflit et aux destins individuels, dans une veine souvent plus romanesque que purement factuelle", poursuit-il. Qu'importe le réalisme, semble dire Hollywood, pourvu qu'on ait le grand spectacle épique et héroïque à la hauteur du sacrifice des soldats alliés en Normandie. Une liberté artistique que les réalisateurs français se permettent rarement sur un sujet aussi emblématique.