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En Europe, la tentation du "travailler plus" pour rattraper les États-Unis

En Europe, la tentation du "travailler plus" pour rattraper les États-Unis

Face au décrochage économique de l'Europe par rapport aux États-Unis ces dernières années, plusieurs gouvernements européens prônent d'augmenter le temps de travail comme solution pour regagner en compétitivité.

Le constat d'un écart de productivité

Les statistiques de l'OCDE montrent que les Américains travaillent en moyenne 1811 heures par an, contre 1528 heures pour les pays de la zone euro. Cet écart alimente l'idée que les Européens travaillent moins et que cela nuit à leur productivité. Le PIB par habitant de la zone euro est ainsi passé de 78% de celui des États-Unis en 2000 à 70,5% en 2022, après la crise de la zone euro et la pandémie.

L'appel à "travailler plus dur" en Europe

Des voix influentes comme le patron du fonds souverain norvégien appellent les Européens à "travailler plus dur" comme les Américains pour retrouver la croissance. En France, 75% des actifs souhaitent travailler davantage pour gagner plus, selon un sondage cité.

Mais des réserves sur ce diagnostic

Certains économistes nuancent ce constat, estimant que la productivité ne dépend pas seulement du temps de travail mais aussi de facteurs qualitatifs (formation, innovation, investissements).L'Allemagne, championne européenne du temps de travail avec 1363 heures/an, n'échappe pas au décrochage économique par rapport aux États-Unis. Augmenter massivement le temps de travail en Europe pourrait donc être un faux remède si d'autres facteurs de compétitivité ne sont pas améliorés en parallèle. En somme, si l'écart de temps de travail est avéré, son impact réel sur les performances économiques reste débattu, appelant à ne pas se focaliser uniquement sur cette variable.