Selon les publications virales sur les réseaux sociaux, les réfugiés africains qui cherchent à fuir la guerre en Ukraine subissent le calvaire total, au niveau de la frontière ukraino-polonaise. Ils sont victimes de racisme et sont abandonnés à eux-mêmes. Ces derniers ne bénéficient pas de l'aide comme les réfugiés blancs.
Depuis l'invasion de l'Ukraine par les troupes russes, des milliers de ressortissants ukrainiens et étrangers, vivant dans le pays de Volodymyr Zelensky, cherchent refuge auprès des pays voisins comme la Pologne, la Hongrie, la Slovaquie, la Moldavie et la Roumanie. Mais malheureusement, plusieurs témoignages font état d'une réalité très tourmentante.
Selon les publications virales sur les réseaux sociaux comme Facebook, Twitter et Instagram, les réfugiés non blancs provenant de l'Ukraine sont maltraités et bloqués à la frontière ukraino-polonaise. Contrairement aux Ukrainiens et les ressortissants des pays de l'Union Européenne (UE). Dans les vidéos partagées, l'on voit des africains empêchés de monter à bord d'un train, afin de privilégier les blancs.
D'autres vidéos montrent des hommes en uniforme braquant les armes sur un groupe de noirs qui répétaient à chœur "On a pas d'armes, nous sommes étudiants". Cette version de maltraitance a été confirmée par un journaliste de BBC, qui a réussi à avoir le témoignage d'un Nigérian qui martelait que "les étudiants étrangers sont envoyés par les autorités polonaises au fond de la file d’attente, derrière les Ukrainiens. Les garde-frontières disent aux Africains, qu’ils doivent d’abord laisser passer les Ukrainiens" Certains récits font état de ce que les Africains auraient été violentés par les forces de l'ordre polonaise. Un internaute a écrit sur une publication intitulée "Negrophobie/Pologne" que : << La police polonaise tire à balle réelle sur les Africains de l'Ukraine qui tentent de trouver refuge en Pologne. Beaucoup de jeunes Africains sont morts, d'autres blessés. Aucun média européen n'en parle parce que ce sont les noirs africains. Voilà la politique de deux poids deux mesures. Les présidents africains doivent prendre bonne position pour agir face à l'impérialisme occidental >>. La Fondation Helsinki, une organisation indépendante de défense des droits humains, présente en Pologne depuis la fin du communisme en 1989, a indiqué à l'AFP, avoir reçu des informations "sur des traitements inégaux pour les réfugiés originaires d'autres pays que l'Ukraine". Mais n'a pas eu écho de telles violences impliquant la police polonaise.
Le constat est clair, même les responsables de certains pays occidentaux soutiennent cette Négrophobie. À titre d'exemple, nous avons le premier ministre de la Bulgarie qui a complètement pété les plombs en déclarant que : << Ce ne sont pas les réfugiés auxquels nous sommes habitués. Ces gens sont européens. Ils sont intelligents, éduqués. Ce n’est pas la vague de réfugiés à laquelle nous avons été habitués […] et des gens au passé flou, qui auraient même pu être des terroristes », propos relayé par le site lapresse.ca.
Après les publications sur la maltraitance des Africains, le gouvernement nigérian a exhorté les autorités douanières en Ukraine et dans les pays voisins à traiter "avec dignité" ses citoyens en particulier et ceux de l'Afrique en général. L'Agence des Nations unies pour les réfugiés a exhorté "les pays d'accueil à continuer à accueillir tous ceux qui fuient les conflits et l'insécurité - indépendamment de leur nationalité et de leur race".
De son côté, la police polonaise a démentie toutes ces accusations par la voie de son porte-parole Mariusz Ciarka. Elle a déclaré que "depuis le début de la vague de réfugiés déclenchée par l'invasion de l'Ukraine par la Fédération de Russie, les policiers polonais n'ont pas utilisé une seule fois des armes. Personne n'est mort du côté polonais, nous n'avons pas arrêté de citoyens d'Afrique et nous n'avons pas enregistré de décès de citoyens d'Afrique".
Dans tous les cas, les Négrophobes doivent comprendre que ce ne sont pas les Africains qui ont déclenché la guerre en Ukraine. Tout le monde doit recevoir un traitement égal. Comme l'a dit le journaliste syrien Okba Mohammad, "Un réfugié est un réfugié, qu'il soit Européen, Africain ou Asiatique". Nous sommes tous humains !
Yaouba Mamadou