Un citoyen canadien qui aurait raconté des vidéos de propagande violente pour le groupe État islamique (EI) a été inculpé aux États-Unis. Mohammed Khalifa, d'origine saoudienne, est accusé d'être "la voix derrière la violence" en fournissant une narration en anglais sur une quinzaine de vidéos. Beaucoup d'entre eux ont encouragé les partisans à rejoindre l'EI, tandis que certains ont montré "l'exécution brutale" de prisonniers et d'otages.
Khalifa va comparaitre devant le tribunal américain la semaine prochaine pour avoir fourni "un soutien matériel à une organisation terroriste, entraînant la mort". Des accusations qu'il rejette totalement. Les procureurs ont déclaré qu'il était également un combattant de l'EI et qu'au cours d'un conflit, peu de temps avant d'être capturé, il a lancé une grenade sur les forces opposées.
« Grâce à son rôle présumé de premier plan dans la traduction, la narration et la promotion de la propagande en ligne de l'EI, Khalifa a fait la promotion du groupe terroriste... et a élargi la portée des vidéos qui glorifiaient les meurtres horribles et la cruauté aveugle de l'EI », Raj Parekh, procureur américain par intérim a déclaré dans un communiqué.
Parmi les vidéos tenues comme preuve, figurent deux productions de l'EI que le ministère américain de la justice a décrites comme « les vidéos les plus influentes et les plus violentes » qui encourageaient la violence contre les citoyens étrangers, montraient diverses attaques de l'EI et la mort de prisonniers non armés.
Une autre vidéo comprend un enregistrement vocal d'Omar Mateen, qui a tué 49 personnes lors de l'attaque du Pulse Nightclub en Floride en 2016, prêtant allégeance à l'État Islamique. M. Khalifa a quitté le Canada en 2013 pour rejoindre l'EI en Syrie, où il est devenu un membre clé de l'équipe de propagande du groupe, a déclaré le ministère américain de la Justice.
En traduisant les vidéos en anglais, il a joué un rôle essentiel dans le recrutement et la radicalisation des Occidentaux qui ont causé la mort de nombreuses personnes aux mains de l'EI, selon les procureurs.
Mohammed Khalifa a été capturé en janvier 2019 lors d'un échange de tirs entre l'EI et les Forces démocratiques syriennes (FDS).
Daniele Stéphanie Mengue