En plus de l’homme d’affaires Jean-Pierre Amougou Belinga, arrêté lundi 6 février, les autorités soupçonnent des agents des services des renseignements d’être impliqués dans le meurtre du journaliste Martinez Zogo.
La justice militaire pourrait hériter de l’affaire. Arrêtés aux aurores lundi 6 février 2023, Jean-Pierre Amougou Belinga et ses collaborateurs, trois au total, ont passé leur deuxième nuit dans un des services spécialisés du secrétariat d'État à la Défense (SED). Pour l'avocat Claude Assira, « cette privation provisoire de liberté est une garde à vue de fait qui pourrait durer jusqu'à huit jours » dans cette phase préliminaire de l'enquête sur l'assassinat du journaliste Martinez Zogo.
Ce délai de détention pourrait même être étendu à quinze jours. Tout sera fonction ici de la nature et de la qualification des charges qui seront retenues contre les personnes interpellées. Dans le premier cas, elles seront alors renvoyées devant une juridiction civile ou alors, dans l'autre hypothèse, au tribunal militaire. Pour l'avocat, tout porte à croire que c'est la justice militaire qui héritera du dossier, étant donné que des militaires et des services de renseignement et de sécurité de l'État sont cités.
Les premières interpellations, quelques jours après la découverte du corps sans vie du célèbre animateur radio Martinez Zogo dans une carrière à une quinzaine de kilomètres de Yaoundé, au lieu dit Ebogo, se sont intervenues le 31 janvier dernier, une vingtaine d'après les sources. Parmi les plus significatives, celles de Maxime Eko Eko, le patron de la Direction générale de la recherche extérieure (DGRE), les services secrets camerounais et l’un de ses proches collaborateurs, le lieutenant-colonel Justin Danwe, directeur des opérations de cette unité spécialisée dans le contre-espionnage.