La musique charme congolaise a rejoint la rumba cubaine au patrimoine culturel immatériel de l'humanité de l'Unesco. L’annonce de son admission a été faite par l’institution mardi 14 décembre. Une fierté pour les deux Congo qui avaient présenté le dossier.
Une nouvelle note de satisfaction dans l’histoire hautement riche de la Rumba congolaise. L’Unesco a inscrit mardi 14 décembre ce rythme mythique congolais au patrimoine culturel immatériel de l'humanité. Il y rejoint entre autres le reggae, le Tango la rumba cubaine, les polyphonies pygmées de Centrafrique ou encore les tambours du Burundi.
C’est sur son compte twitter que l’Unesco a annoncé que la rumba congolaise dont le dossier avait été déposé conjointement par les deux Congo, fait désormais partie du patrimoine culturel immatériel. Réuni cette semaine l’institution avait la lourde responsabilité d’examiner environ soixante dossiers. Ce dossier avait été préparé en mars 2020 lors du colloque international sur la Rumba. Cette richesse musicale est considérée comme l’« élément très représentatif de l’identité du peuple congolais ».
Le ministre de la communication et porte-parole du gouvernement de RDC Patrick Muyaya a déclaré jeudi dans un tweet « Cette richesse venue du Congo et exportée dans le monde entier constitue un des éléments de notre fierté. Il est de notre devoir à tous de promouvoir la #Rumba ».
La Rumba musique de prise de conscience, une richesse culturelle à valoriser
La Rumba est le trait d’union entre les deux capitales Kinshasa et Brazzaville, elle a un impact qui dépasse le seul cadre musical. Son rayonnement international et en premier lieu à l’échelle du continent, tient en partie à des facteurs extra-artistiques qui ont favorisé son développement dès la première partie du XXe siècle. « il faut remercier tous ces étranger qui ont monté des sociétés de production chez nous » assure le chanteur Bumba Massa, en faisant référence aux fondateurs des différents labels qui ont crée de nulle part l’industrie locale du disque à Kinshasa du temps de la colonisation belge.
La Rumba moderne existe depuis environ un siècle. Elle se joue dans quasiment tous les milieux : elle est une musique de ville et des bars, de rencontre des cultures, c’est aussi une musique de « résistance et de résilience », de « partage du plaisir aussi », avec son mode de vie et ses codes vestimentaires (« la sape »), expliquait récemment à l’AFP le Pr André Yoka Lye, directeur à Kinshasa de l’Institut national des arts (INA). Pour lui, la rumba est « tentaculaire, présente dans tous les domaines de la vie nationale ».
Jean Baptiste Bodo