Changement au Sénégal : Paris garde son calme face aux critiques d'Ousmane Sonko :

Propos virulents du nouveau Premier ministre sénégalais

Jeudi 16 mai, lors d'une conférence aux côtés de Jean-Luc Mélenchon en visite au Sénégal, le nouveau Premier ministre Ousmane Sonko a vivement critiqué la France. Il a accusé les autorités françaises de n'avoir pas réagi face à la "répression" menée contre son camp politique par l'ancien président Macky Sall.Sonko a dénoncé le "silence approbateur" de la France pendant "la période de persécution extrêmement violente" ayant causé "la mort de plus d'une soixantaine de personnes". Il a reproché à la France et à l'UE de ne pas avoir dénoncé ce qui se passait au Sénégal.

Réaction mesurée de Paris

À Paris, ces propos virulents n'ont suscité aucun commentaire officiel, que ce soit de l'Élysée ou du Quai d'Orsay. Les autorités françaises ont fait preuve de la plus grande prudence, cherchant à éviter une nouvelle campagne antifrançaise comme celles observées récemment au Sahel après les coups d'État. Lors de la crise institutionnelle sous Macky Sall, la France s'était félicitée en privé d'avoir échappé à un tel mouvement d'opinion au Sénégal. Paris avait alors maintenu des contacts avec l'entourage de Sonko, pressant Sall de respecter le processus électoral.

Contexte tendu des relations France-Afrique

Ces critiques de Sonko interviennent dans un contexte délicat pour les relations entre la France et l'Afrique, marqué par une défiance croissante à l'égard de l'ancien colonisateur dans plusieurs pays francophones. La question des droits LGBT, promue par Paris, est notamment source de vives tensions avec certains États africains.