Un retour aux affaires vu comme un "réchauffé" par la population
La désignation mardi de Garry Conille au poste de Premier ministre intérimaire par le Conseil présidentiel de transition haïtien ne suscite guère d'enthousiasme au sein de la population. Pour beaucoup d'Haïtiens, ce gynécologue de 58 ans, qui a déjà occupé ces fonctions de 2011 à 2012, représente un choix par défaut, un "réchauffé" selon les mots de Tamara, directrice d'une agence immobilière de Port-au-Prince." Il a été choisi rapidement, sans véritable débat politique. On l'a juste imposé", regrette-t-elle, illustrant le scepticisme ambiant.
La méfiance envers le "proche des Américains"
Au-delà du manque d'enthousiasme, c'est surtout une franche méfiance qui domine chez certains. Garry Conille est vu comme un proche de l'ancien président américain Bill Clinton et comme "l'homme des Américains" selon un ancien ministre." Ce n'est pas l'homme qui peut résoudre les problèmes des Haïtiens. S'il ne connaît pas la réalité haïtienne, comment va-t-il y arriver ?", s'interroge cette source anonyme, faisant écho aux accusations récurrentes d'ingérence de Washington.
L'urgence de rétablir l'ordre face aux gangs armés
Pourtant, la tâche qui attend le nouveau Premier ministre est immense. Sa priorité absolue sera de tenter de rétablir l'ordre et la sécurité dans un pays gangrené par les violences des gangs armés. Pour ce faire, Garry Conille pourra compter sur l'appui d'une force multinationale dont le déploiement, initialement prévu la semaine dernière, a été repoussé. Face à l'ampleur de la crise politique, sécuritaire et humanitaire que traverse Haïti, beaucoup doutent des capacités du nouveau Premier ministre à inverser la tendance. Mais pour d'autres, il faut lui laisser une chance de ramener l'espoir dans ce pays meurtri