La frappe israélienne qui a visé dimanche le camp de Baraksat à Rafah, faisant 45 morts parmi les déplacés palestiniens, a semé une horreur indescriptible. Anas, un rescapé originaire du nord de Gaza, témoigne du carnage auquel il a miraculeusement échappé. "Ce qui m'a sauvé de la mort ? J'ai été protégé par une tôle en zinc. Ma tente a entièrement brûlé. Mon matelas, mes vêtements, tout a brûlé. J'ai perdu le peu que j'avais", raconte d'une voix brisée ce déplacé installé depuis plusieurs semaines dans ce camp de fortune. Mais les mots lui manquent pour décrire l'insoutenable réalité à laquelle il a été confronté. "Autour de moi, j'ai vu des gens en pièces. Quatre de mes cousins ont été blessés. C'était un carnage. J'ai sorti des décombres des cadavres en lambeaux."
Une odeur de chairs brûlées
L'horreur ne s'arrête pas là pour Anas. "J'ai senti l'odeur des corps calcinés. Ils ont grillé des êtres humains comme des poulets", lâche-t-il, choqué par cette vision d'apocalypse. Pourtant, malgré l'indignation unanime de la communauté internationale et l'ordre de la CIJ d'arrêter les opérations à Rafah, les bombardements se poursuivent sur cette ville où vivent encore un demi-million de civils. "La scène est horrible", confirme Youssef, un autre déplacé venu de Deir el-Balah. "J'ai perdu un ami à Rafah, tout près de là où j'habitais. Il a été frappé par un drone israélien en sortant de l'hôpital. "Ces témoignages glaçants illustrent l'insoutenable réalité que vivent les civils palestiniens, pris au piège des bombardements incessants de l'armée israélienne à Gaza. Un cauchemar dont les rescapés comme Anas garderont les stigmates à jamais.