Les États-Unis ont confirmé hier samedi 8 juillet, la livraison de roquettes à sous-munition à l'Ukraine, tout en refusant à nouveau l’entrée du pays dans l’Otan. C'est une arme très controversée parmi les alliés et interdite en Europe. "Cela a été une décision très difficile pour moi", a confié le président Joe Biden à la chaîne CNN, en précisant en avoir discuté au préalable avec les pays alliés et le Congrès américain. Il a justifié sa décision par le fait que l’Ukraine était "à court de munitions". Cette décision intervient au moment où Kiev est engagé dans une vaste contre-offensive contre les forces russes, qui progresse lentement de l’aveu du président ukrainien Volodymyr Zelensky. Toutefois, ces armes dites à sous-munitions dispersent ou libèrent jusqu’à 600 petites charges explosives conçues pour exploser avant, à, ou après l’impact. Nombre de pays en ont interdit l’utilisation et la production dans le cadre de la Convention d’Oslo de 2008, dont ni Washington ni Kiev ne sont parties prenantes. De ce fait, le conseiller à la Sécurité nationale, Jake Sullivan, a défendu le fait que "l’artillerie est au cœur de ce conflit" et que la Russie recourait à ce type d’armes depuis le début de la guerre. Il a aussi affirmé que les Ukrainiens avaient fourni des garanties "par écrit" sur l’usage qu’ils feraient de ces armes pour minimiser "les risques posés aux civils". L’annonce de Washington suscite de l’embarras coté européen. Tandis que le premier ministre Britannique Rishi Sunak a rappelé que Londres décourage l’usage de ces armes, à Berlin, le porte-parole du gouvernement allemand, s’est dit "certain que nos amis américains n’ont pas pris à la légère la décision de livrer les munitions en question". Le ministère des Affaires étrangères français a rappelé que la France respecterait pour sa part ses engagements pris dans le cadre de la convention d’Oslo. De leur côté, les ONG s’étranglent. La présence de ces armes risque de poser un danger à long terme en raison notamment des charges non explosées. L’organisation Human Rights Watch estime que cette décision "va inévitablement provoquer des souffrances à long terme et saper les efforts internationaux pour éradiquer leur utilisation". Par ailleurs, l’Ukraine "ne rejoindra pas l’Otan" à l’issue du sommet de Vilnius, prévu la semaine prochaine, a déclaré vendredi le conseiller à la sécurité nationale de la Maison Blanche, Jake Sullivan. Cette déclaration intervient à l’heure où le président ukrainien mène une tournée internationale visant notamment à obtenir davantage de soutien à l’ambition de Kiev de rejoindre l’Otan, avant un sommet de l’Alliance les 11 et 12 juillet en Lituanie.