Le centriste Gantz quitte le gouvernement d'union paralysé
Benny Gantz, leader du parti Unité nationale (centre-droit), a annoncé dimanche 9 juin sa démission fracassante du gouvernement d'union mené par Benyamin Nétanyahou. Dans un discours cinglant, l'ancien chef d'état-major de l'armée israélienne a accusé le Premier ministre de l'empêcher "d'atteindre une vraie victoire" contre le Hamas à Gaza. M. Gantz avait rejoint la coalition après l'attaque meurtrière du Hamas en octobre 2023, se présentant comme un "garde-fou" face aux alliés d'extrême droite de Nétanyahou. Mais son influence s'est progressivement amenuie au sein de ce gouvernement d'union paralysé."Ne laissez pas notre nation se déchirer", a imploré Gantz en appelant une nouvelle fois à des élections législatives anticipées, que Nétanyahou refuse de convoquer pour l'instant.
Une coalition de droite et religieux intacte jusqu'en 2026
Malgré le départ de Gantz, la coalition gouvernementale de Nétanyahou, composée de partis de droite et ultra-religieux, reste intacte avec 64 sièges sur 120 à la Knesset. Selon la loi, elle peut donc se maintenir au pouvoir jusqu'aux prochaines élections prévues en 2026.Cependant, cette majorité est très fragilisée politiquement depuis les échecs militaires face au Hamas en octobre 2023, qui ont entraîné l'écroulement historique de pans entiers de l'État israélien sous les assauts des factions palestiniennes.
Un avenir politique incertain pour Gantz
En quittant le navire gouvernemental, Benny Gantz espère désormais peser de l'extérieur et faire pression sur Nétanyahou, qu'il accuse de privilégier sa survie politique plutôt qu'une réelle victoire contre les groupes armés palestiniens. Son départ pourrait également compliquer les négociations pour libérer les derniers otages israéliens détenus par le Hamas, que Gantz avait contribué à mener en novembre 2023.Si des élections anticipées venaient à être convoquées, l'avenir politique de Gantz reste très incertain. Mais son geste marque un coup de semonce pour Nétanyahou, qui se retrouve plus que jamais isolé avec ses partenaires d'extrême droite au pouvoir.