Une vaste opération de perquisitions a été menée mardi 4 juin en Moldavie par les autorités anticorruption du pays, avec l'appui du Parquet national financier français et du FBI américain.
Un réseau soupçonné de corruption pour effacer des notices rouges
Selon le procureur Jean-François Bohnert, l'opération cible un groupe de différentes nationalités soupçonné d'avoir versé "plusieurs millions de dollars" de pots-de-vin à des fonctionnaires moldaves. L'objectif présumé était de faire obstacle à la diffusion par Interpol de notices rouges visant des fugitifs, notamment liés à la criminalité organisée." Un schéma de corruption" aurait ainsi permis à ces fugitifs de bloquer ou effacer les avis de recherche les concernant.
33 lieux perquisitionnés, 4 gardes à vue
Au total, 33 lieux différents ont été perquisitionnés en Moldavie, visant 12 suspects. Quatre personnes, des officiels du ministère de l'Intérieur moldave gérant notamment le bureau Interpol national et les demandes d'asile, ont été placées en garde à vue.
Une enquête ouverte après un signalement d'Interpol
C'est sur la base d'informations transmises par Interpol que le parquet français a ouvert une enquête le 25 août 2023, confiée à l'OCLCIFF. Interpol avait détecté une tentative de détournement de son système pour bloquer des notices rouges et avait dénoncé les faits aux autorités françaises. Une enquête cybercriminelle parallèle menée par les autorités britanniques a également permis d'identifier la fuite présumée d'informations confidentielles par des fonctionnaires moldaves corrompus. Si Interpol se dit confiant dans la sécurité de ses systèmes, son secrétaire général Jürgen Stock a souligné que l'organisation ne tolérerait "aucun détournement", même si ce réseau n'a concerné qu'un nombre limité de notices sur les 70.000 diffusées.