Selon le dernier rapport du cabinet Henley & Partners, spécialisé dans la gestion de patrimoine, le nombre de millionnaires en Afrique devrait connaître une hausse fulgurante de 65% au cours des dix prochaines années. Ce boom reflète les perspectives de croissance économique forte du continent, combinées à sa dynamique démographique parmi les plus élevées au monde.
Les pays moteurs de cette nouvelle richesse
Actuellement, l'Afrique compte environ 135 200 millionnaires, principalement concentrés en Afrique du Sud, Égypte, Nigeria, Kenya et Maroc. Ces cinq pays abritent 56% des millionnaires africains et plus de 90% des milliardaires du continent. Mais d'ici 2033, d'autres pays comme Maurice, la Namibie, la Zambie, l'Ouganda et le Rwanda devraient voir leur nombre de millionnaires augmenter de plus de 80%. Le Maroc et le Kenya, déjà bien placés, connaîtront également une hausse record. Maurice, grâce à sa stabilité politique et son régime fiscal favorable, devrait même enregistrer une progression de plus de 95%.
Un exode des grandes fortunes hors du continent
Paradoxalement, alors que la richesse explose en Afrique, de nombreux millionnaires et milliardaires nés sur le continent choisissent de s'expatrier. Environ 18 700 personnes fortunées ont ainsi quitté l'Afrique ces dix dernières années, principalement pour le Royaume-Uni, les États-Unis, les Émirats arabes unis et l'Australie. Sur les 54 milliardaires nés en Afrique recensés dans le monde, seuls 21 résident encore sur le continent. Le plus riche d'entre eux, Elon Musk, a choisi de s'installer aux États-Unis.
Un levier de puissance pour l'Afrique
Cette augmentation spectaculaire du nombre de millionnaires et de la classe aisée en Afrique devrait renforcer le poids économique et géopolitique du continent. Combinée à la croissance démographique africaine, elle en fait une cible courtisée par les grandes puissances cherchant à étendre leur influence.Comme le souligne un commentateur, "les dirigeants africains sont devenus plus audacieux et exigent un siège aux tables supérieures" des instances décisionnelles mondiales. Ils tissent ainsi des liens renforcés avec des "puissances moyennes" comme l'Inde, la Turquie ou l'Arabie saoudite.Cette nouvelle donne économique et l'émergence d'une classe aisée africaine pourraient donc s'avérer un levier de souveraineté et d'affirmation pour le continent sur la scène internationale dans les années à venir.