L'objectif affiché : créer un géant audiovisuel public pour faire face à la concurrence
Pour le gouvernement, cette fusion vise à rassembler les forces de France Télévisions, Radio France, l'INA et France Médias Monde en une seule entité baptisée "France Médias". L'argument avancé est de mieux résister face aux géants du streaming et des réseaux sociaux, en mutualisant les moyens et en déployant une stratégie numérique unifiée.
Cependant, les économies budgétaires semblent aussi être un objectif inavoué pour certains, comme Bruno Retailleau (LR) qui estime que "l'audiovisuel en France [doit] faire comme les Français" face à la dette publique.
Une réforme à marche forcée qui inquiète les salariés
Le calendrier très serré, avec une holding dès 2025 puis une fusion totale en 2026, alimente les craintes du personnel. En grève les 23 et 24 mai, ils redoutent des suppressions d'emplois et la perte d'indépendance éditoriale.
Les syndicats dénoncent "un projet démagogique, inefficace et dangereux qui menace la diversité de l'information". À Radio France, on craint d'être "phagocyté" par la télévision.
Une réforme remise en cause de toutes parts
Au-delà des syndicats, d'anciens ministres et la gauche parlementaire s'opposent à ce projet jugé coûteux et contraire à l'indépendance de l'audiovisuel public.
Même au sein de la majorité, l'intégration de France Médias Monde dans la future entité fait débat.
En somme, si le gouvernement vante les vertus d'un rapprochement face aux défis numériques, ses détracteurs y voient surtout une réforme précipitée, aux motivations budgétaires inavouées, qui menacerait l'indépendance éditoriale des médias publics. Un bras de fer s'annonce à l'Assemblée nationale.