Le diagnostic réalisé par certaines structures dont la Commission Technique de Réhabilitation des Entreprises du Secteur public et Parapublic (CTR), révèle plusieurs maux qui minent cette entreprise publique, notamment : la baisse constante du chiffre d’affaires, les récurrentes tensions de trésorerie, les charges d’exploitation excessives, etc.
La Cameroon Postal Services (Campost) en mode «SOS ».
23 avril 2004-23 avril 2022, ça fait exactement 18 ans que la Cameroon Postal Services (Campost), opère dans le segment des services postaux et financiers. Au lendemain de cet anniversaire sous fond de bilan, les voyants sont aux rouges pour cette société à capitaux publiques. Entre les récurrentes tensions de trésorerie, les charges d’exploitation excessives, en passant par l’obsolescence des équipements d’exploitation, le rapport 2020 de la Commission Technique de Réhabilitation des Entreprises du Secteur public et Parapublic (CTR), pose le diagnostic d’entreprise « en faillite » dont l’exploitation s’opère en violation des articles 664 et 665 de l’Acte uniforme révisé Ohada, sur le droit des sociétés Commerciales.
En 2020, les prévisions de réalisation du chiffres d’affaires déclinées en deux grandes composantes, à savoir, l’animation réseau et le courrier des administrations et des entreprises, « fixés à 4 772 691 235 ont été réalisés à 72,82%, soit une baisse de 4% par rapport à celui de l’exercice 2019.
Outre l’insuffisance du budget commercial pour mener des actions stratégiques et opérationnelles, il apparait que les produits proposés manquent d’attractivité par rapport à la concurrence, malgré une augmentation des produits innovants (e-Post et carte visa) », relève le rapport de la CTR.
Toujours sur la période susmentionnée, la masse salariale chez Campost représentait environ 132% du chiffre d’affaires, contre un ratio moyen pour les entreprises de services qui se situent généralement entre 40% et 45% du chiffre d’affaires. Les capitaux propres de l’entreprises (-94,333 milliards de Fcfa), continuent irréversiblement à se dégrader.
Des actions sont menées
Même si la structure dirigée par Pierre Kaldadak affiche des performances peu reluisantes, il n’en demeure pas moins qu’elle enregistre quelques réalisations. A ce titre, l’on peut citer l’opérationnalisation de sa banque digitale « Campost Money ». Grâce à ce procéder, Il est possible d’effectuer des opérations d’envois et de retraits de mandats électroniques, et même bientôt des paiements marchands et autres opérations de dépôts et de retraits d’argent.
Il est aussi à noter dans le même sillage que depuis un an, la Campost met timidement en œuvre un plan de restructuration adossé à un contrat-plan qui la liait avec l’Etat pour la période théorique 2019- 2021. Financé à hauteur de 22,87 milliards de Fcfa, par un concours financier de l’Etat et de la Banque africaine de développement (BAD), ce plan vise à échéance : la restructuration organisationnelle, opérationnelle et technique de la Campost dans l’optique de la mise en œuvre d’une gouvernance saine et compétitive ; la maitrise des charges d’exploitation pour les rendre compatibles avec l’activité ; l’assainissement du bilan et des états financiers ; l’apurement de la dette clients ; le renforcement de ses fonds propres ; le renouvellement et le renforcement de l’outil de production…
Toutefois, les experts de CTR préconisent quelques pistes de solutions pour sortir l’entreprise du brouillard, notamment la mise en œuvre la convention des dettes réciproques entre l’Etat et la Campost signée le 03 août 2021, qui permettra l’amélioration de l’exploitation de cette entreprise, la révision à la hausse des prix de base du service public.
Par AM