La Banque des États de l'Afrique centrale, BEAC, affirme que la hausse des prix du pétrole stabilisera les économies de la CEMAC au deuxième trimestre 2022. Le Comité de politique monétaire (MPC) de la BEAC, atteste finalement d'une éventuelle reprise de la croissance dans la région en 2022.
Le Comité prévoit que la croissance atteindra 3,1% du PIB cette année, en hausse de 1,7 point de pourcentage par rapport aux 1,4% du PIB en 2021. Cette amélioration, selon le MPC, sera tirée "principalement par le rebond de la croissance pétrolière" suite à une augmentation du prix du pétrole sur le marché mondial.
Selon les données présentées au Premier ministre le 18 mars dernier par le Groupement Inter Patronal du Cameroun GICAM, le prix du baril de pétrole brut sur le marché international est passé de 51$ à 91$ (+78%) entre janvier 2021 et janvier 2022 et a atteint 139 $ le baril en mars 2022, en conséquence du conflit russo-ukrainien. Il s'agit du niveau le plus élevé depuis la crise de 2008.
Il convient de rappeler que les pays de la CEMAC, sont principalement des exportateurs de pétrole et sont toujours affectés positivement ou négativement lorsque les prix du pétrole sur le marché international fluctuent.
Selon la BEAC, dans son récent rapport économique pour la région, cet espoir arrive dans la sous-région malgré un climat international morose. L'enquête de conjoncture de la BEAC, indique que cette prévision d'amélioration intervient à un moment où l'inflation progresse dans la région.
Il cite également l'environnement mondial ébranlé par la guerre russo-ukrainienne affirmant, qu'elle a encore augmenté le coût des matières premières et du fret sur le marché international.
La banque centrale prévoit une inflation dans la région CEMAC à 3,6 % en 2022, soit 0,6 point au-dessus du seuil de tolérance accepté dans la région.
La BEAC a également révélé que l'enquête de prévision a été réalisée auprès des opérateurs économiques, soulignant que cet optimisme repose principalement sur un prix du pétrole favorable, combiné à une demande privée, bénéficiant de l'assouplissement des restrictions liées au COVID-19, ainsi qu'à une demande publique soutenant l'activité intérieure.
Le pétrole représente plus de 50 % (voire plus), des recettes publiques dans des pays comme la Guinée équatoriale, le Gabon, le Congo et le Tchad. La République centrafricaine, est actuellement le seul pays non exportateur de pétrole de la zone CEMAC.
Pendant ce temps, les consommateurs locaux continuent de subir le poids lourd de cette hausse des prix dans leurs activités quotidiennes.
Bera Cruz