Cette décision de l'administration Biden vise à essayer de soulager les prix du pétrole. Ainsi, depuis début septembre 2021, les États-Unis ont déterré plus de 212 millions de barils des réserves stratégiques, qui sont au plus bas depuis juin 1984.
Les États-Unis vont recueillir 15 millions de barils supplémentaires dans leurs réserves stratégiques pour essayer de soulager les prix de l'or noir et le président américain Joe Biden n'exclut pas d'en user davantage, a annoncé mardi un responsable gouvernemental. Ce récent prélèvement, qui sera réalisée en décembre, constitue la dernière tranche du programme indiqué au printemps par le chef d'État américain et qui prévoyait de libérer 180 millions de barils au total pour faire face à l'inflation relative à la crise de l'Ukraine.
«Le président a demandé au ministère de l'Énergie d'être en stand-by pour vendre davantage de (pétrole tiré des réserves) cet hiver si nécessaire, du fait de la Russie ou d'autres actions qui perturberaient le marché», a déclaré le responsable à des hommes de média.
La nouvelle de cet usage supplémentaire, relaté par de nombreux médias américains mardi dans la journée, avait suffi à faire décrocher les cours du brut plus tôt ce jour. Le prix du baril de West Texas Intermediate (WTI), variété de référence américaine, pour ravitaillement en novembre, avait ainsi chuté de 3,08%, pour finir à 82,82 dollars.
Déjà largement digérée, l'information officielle n'a pas fait réagir les cours dans les échanges électroniques à la Bourse CME. Le WTI prenait ainsi plus de 1%, alors que le fait d'insérer des millions de barils supplémentaires sur le marché est théoriquement plutôt de nature à faire réduire les coûts.
Des réserves au plus bas depuis 1984
questionnées sur la possibilité de réduire ou de suspendre les exportations de pétrole, le responsable gouvernemental a détaillé que le gouvernement Biden «gardait tous les outils sur la table, tout ce qui pourrait aider à assurer le ravitaillement» du marché américain.
Parallèlement, le dirigeant américain prévoit de mettre en place un mécanisme de nature à reconstituer, à long terme, les réserves stratégiques. Le gouvernement américain se mettra à repayer du brut lorsque le cours du WTI baissera dans une fourchette comprise entre 67 et 72 dollars. L'administration prévoit de négocier des contrats de rachat à prix convenu à l'avance, moyennant un processus de vente, ce qui restreindra les aléas liés à la volatilité des cours, selon le responsable.
Depuis début septembre 2021, les États-Unis ont tiré plus de 212 millions de barils des réserves stratégiques, qui sont au plus bas depuis juin 1984. Jamais un président n'avait extrait de telles quantités depuis la création de ces réserves, en 1975. Le président en appelle également aux compagnies pétrolières pour qu'elles «répercutent rapidement la baisse des prix de l'énergie aux clients», d'après le responsable. «Maintenir des prix élevés quand les coûts chutent est inacceptable», a-t-il insisté.
À l'arrivée du vote législatif du 8 novembre, Joe Biden veut éviter une hausse du prix de l'essence, marqueur fort pour les automobilistes américains. S'il a diminué de 22% depuis son pic de mi-juin, le prix de l'essence ordinaire reste supérieur de 16% à son niveau de l'an dernier à la même saison. Quant au gazole, il ne s'est que modérément replié depuis juin, du fait de stocks très bas, et coûte 50% plus cher en moyenne qu'il y a un an.
Rosine MANGA