Sommet sur l’Environnement à Stockholm, 50 ans après la première conférence de l’Onu sur ce thème
Les dirigeants de la planète se retrouvent jeudi 2 et vendredi 3 juin à Stockholm pour un sommet marquant le 50e anniversaire de la première Conférence des Nations unies sur l'environnement. Les organisateurs espèrent des résultats concrets, alors que des militants de la lutte contre le changement climatique ont exprimé leur scepticisme.
La Conférence des Nations unies sur l’Environnement qui s’était tenue à Stockholm en 1972 a été la première conférence mondiale de cette envergure consacrée à cette question. Les participants avaient alors adopté la Déclaration de Stockholm, contenant 26 principes relatifs au développement économique et à la sauvegarde de l’environnement. Dans un communiqué de presse lancé ce jeudi 02 Juin 2022 par l’ONU.
Le secrétaire général de l’Onu Antonio Guterres et l’envoyé spécial du président des Etats-Unis pour le climat John Kerry figurent parmi les personnalités devant participer à la conférence Stockholm+50, marquant le 50ème anniversaire de ce sommet historique.
Lors d’une conférence de presse mercredi, Mme MAGDALENA ANDERSSON, Première Ministre de la Suède et Coprésidente de Stockholm+50, a observé qu’il sont réunis pour s’acquitter de leurs promesses et de leurs engagements pour les générations futures. « Le monde est à la croisée des chemins notamment avec les feux de forêts, les changements climatiques et l’élévation des océans qui compteront bientôt plus de plastiques que de poissons », Rappelant que ce sont les pays développés qui ont le plus pollué, elle a demandé que les pays en développement ne soient pas laissés de côté, en insistant sur le fait que c’est une obligation morale. Il nous faut maintenant mettre en œuvre et appliquer nos engagements et nos promesses, a-t-elle exhorté réitérant que nous avons déjà les paroles, et qu’il nous faut maintenant les actes. Tout en rappelant la guerre non provoquée de la Fédération de Russie contre l’Ukraine, Mme Andersson a souhaité que cette crise n’occulte pas la crise climatique. La guerre présente à la fois un risque sécuritaire et climatique, a-t-elle souligné avant d’appeler à y mettre un terme. « Cette guerre a démontré une chose : à quel point le monde est vulnérable avec sa dépendance aux énergies fossiles » a alerté le secrétaire général de l’Onu Antonio Guterres.
Selon le Programme des Nations unies pour l’Environnement (PNUE), une organisation créée dans la foulée de la première conférence de Stockholm, le sommet de cette semaine se tient dans le contexte de « la triple crise du changement climatique, de la perte de la biodiversité et des ressources naturelles, de la pollution et du gaspillage ».
« C’est pourquoi à Stockholm, il nous faut des actions audacieuses … Il faut éviter la fragmentation », a estimé dans un communiqué le directeur du PNUE Inger Andersen.
Au programme de ce « Stockholm+50 » : changement climatique et conséquences de la pandémie de Covid-19
Parmi les thèmes abordés figurent l’urgence de l’action face au changement climatique, les conséquences de la pandémie de Covid-19 et l’introduction des critères environnementaux dans le développement.
Le ministre suédois chargé des affaires européennes Hans Dahlgren avait assisté à la première conférence de 1972 en tant que journaliste à la télévision suédoise. Cette conférence a été "le point de départ de la collaboration internationale qui entre autres a abouti à l'Accord de Paris sur le Climat en 2015", a-t-il expliqué. La principale différence, un demi-siècle plus tard, est le sens de "l'urgence" et que des structures sont déjà en place pour affronter le problème, a-t-il estimé.
Mais les militants de la lutte contre le changement climatique ont exprimé leur frustration face à l'inaction des dirigeants. "Je ne crois pas qu'il y ait quoi que ce soit à célébrer, car la crise climatique est toujours là, elle s'est aggravée au cours des dernières années et de nombreuses mesures politiques n'ont fait que l'aggraver", a déclaré à l'AFP vendredi dernier un militant allemand de 20 ans Falk Schroter, lors d'une manifestation devant le parlement suédois.
De l'autre côté une militante allemande, Eva Kroschel, s’est déclarée persuadée que les véritables changements viendront des actions et initiatives sur le terrain, et non de la classe politique.