Sur ordre présidentiel, la ministre de l'Environnement, Eve Bazaïba, a dressé et présenté hier, 22 octobre, une liste de tous les contrats de concession forestière "douteux".
Au cours de l'année 2020, des permis d'exploitation déguisés en contrats de sauvegarde ou des concessions sans respect des procédures ont provoqué la vente de plus de 4 millions 600 hectares de forêt congolaise selon les ONG. Ces chiffres alarmants ont poussé le président Félix Tshisékédi à exiger le 16 octobre la suspension de tous les contrats de concession forestière "douteux". Il a demandé à son ministre de l'Environnement de les présenter au conseil des ministres du 22 octobre.
Parmi les transactions controversées figure l'octroi de six concessions forestières à des fins de conservation, couvrant 1,37 million d'hectares de forêt, à la société TradeLink Sarl, basée à Lubumbashi, dans la province du Haut-Katanga, par Claude Nyamugabo Bazibuhe, le précédent titulaire du portefeuille ministériel. C'était le 12 septembre 2020. Le projet pose problème dans la mesure où son étendue dépasse la limite réglementaire de 500 000 hectares fixée pour chaque opérateur selon le code forestier.
La RDC est le deuxième poumon forestier du monde après l'Amazonie. Un statut que le pays entend conserver. Pour Augustin Mpoyi, conseiller juridique de CODELT, une des organisations qui avait dénoncé ces contrats, la demande du président de suspendre les accords douteux en attendant un audit plus large est déjà une source d'espoir.
Aretha OYOA