Après trois mauvaises saisons des pluies, la sécheresse fait des ravages dans de nombreux comtés du nord et de l’est du Kenya. Et malgré les millions de dollars injectés dans la réponse humanitaire par le gouvernement et les organisations internationales, la situation ne semble pas près de s’améliorer.
« On s’attend maintenant à une catastrophe car il n’y a pas de pluies importantes prévues avant plusieurs mois », alerte Ahmed Ibrahim, président de l’association Priorité au développement des terres arides du Kenya (ALDEF). Selon l’ONU, plus de 465 000 enfants de moins de 5 ans et 93 000 femmes enceintes ou allaitantes souffrent de malnutrition. L’insécurité alimentaire touche déjà 2,5 millions de personnes, à travers une vingtaine de comtés arides et semi-arides du nord du pays dont l’économie dépend essentiellement de l’élevage.
L’ALDEF estime que la barre des 3 millions sera dépassée en janvier. Le Kenya n’est pas le seul touché, le sud de l’Ethiopie, la Somalie et le nord-est de l’Ouganda sont également concernés selon le Réseau des systèmes d’alerte précoce contre la famine (FEWS NET), un bureau d’information de l’Agence américaine pour le développement international (USAID).
La Corne de l’Afrique reçoit des précipitations inférieures à la moyenne depuis octobre 2020. Dans la plupart des régions du Kenya, l’eau tombée pendant la dernière saison des pluies, de mars à mai, était inférieure de 55 % à 70 % aux normales et la tendance est la même pour la saison en cours, qui s’étend d’octobre à décembre. Le bétail meurt de faim et de soif.
Selon les experts, le changement climatique, qui impacte déjà sévèrement le Kenya, risque d’accroître encore la cadence des sécheresses à l’avenir.
Suzanne EFFA