En marge de la 26e Conférence des Nations unies sur le changement climatique, la Banque africaine de développement (BAD) et le Fonds mondial pour la nature (WWF) ont annoncé le 4 novembre la publication prochaine d'un rapport sur les solutions fondées sur la nature et l'adaptation au changement climatique. Les deux institutions ont appelé les dirigeants africains à intégrer les solutions fondées sur la nature dans les plans de lutte contre le changement climatique.
Le rapport, intitulé "Nature-based Solutions for Adaptation in Africa", indique que "les sécheresses et les inondations causent environ 70 % des pertes économiques et 80 % des décès liés aux catastrophes.
La Banque africaine de développement a donné la priorité au financement de l'adaptation dans son action climatique et son soutien aux pays membres régionaux en Afrique, a soutenu le chef de la division de l'analyse des politiques au Centre des ressources naturelles Vanessa Ushie. "Nous sommes la seule BMD à atteindre la parité dans le financement de l'adaptation au climat et de l'atténuation, depuis 2018. La priorité pour les cinq prochaines années est d'intensifier les investissements verts et sensibles à la nature qui peuvent soutenir une transition climatique juste en Afrique. Pour intégrer la nature dans le développement durable, nous avons adopté trois modes d'intervention : des solutions et des approches fondées sur la nature, des financements et des investissements fondés sur la nature, et une meilleure valorisation de la nature", a-t-elle déclaré.
Pour la directrice régionale pour l'Afrique du Fonds mondial pour la nature, Alice Rumweza, le moment est venu de prendre des décisions concrètes compte tenu des effets néfastes des inondations et de la sécheresse observés dans de nombreux pays du continent. Elle a cité l'exemple de Madagascar, qui est sur le point de devenir le premier cas de famine due au changement climatique. Mme Rumweza a fait référence au rapport du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) qui annonce un avenir difficile si rien n'est fait pour arrêter le réchauffement climatique. Les défis seront plus nombreux pour le continent, qui comptera en 2021 près de 39 millions de personnes vivant dans l'extrême pauvreté, a-t-elle dit.
Selon le rapport, l'Afrique risque de voir sa productivité agricole diminuer, ce qui entraînera l'insécurité alimentaire et la famine. Sur le plan sanitaire, il y a la montée des épidémies et des maladies comme le paludisme, le choléra, la dengue, sans compter l'émergence de zoonoses comme Ebola et la pandémie de Covid-19 qui paralyse l'économie mondiale depuis près de deux ans. Dans les zones côtières, la menace permanente des inondations et la salinisation des terres arables font également planer le spectre de l'insécurité alimentaire.