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Afrique du Sud : 250 000 ressortissants zimbabwéens sommés de se conformer à la loi sous peine d'être expulsés

Afrique du Sud : 250 000 ressortissants zimbabwéens sommés de se conformer à la loi sous peine d'être expulsés

Les permis de travail de 250 000 ressortissants zimbabwéens travaillant sur le sol sud-africain n'ont pas été prolongés. Ils avaient été accordés en 2009 et avaient jusqu'à présent été renouvelés plusieurs fois, sauf cette fois-ci.

En quête d'une vie meilleure dans le pays du prix Nobel de la paix Nelson Mandela, les Zimbabwéens vivent ce refus comme une expulsion. Un moratoire d'un an leur a été accordé afin qu'ils puissent obtenir d'autres visas. Le ministre de la présidence sud-africaine, Mondji Gungubele, a déclaré dans le même sens que << à la fin des 12 mois qui leur sont accordés, ceux qui ne sont pas à jour devront quitter le pays ou être expulsés>>.

Evoluant dans des domaines tels que la vente de bétail, ou l'hôtellerie, pour ne citer qu'eux, ces travailleurs, souvent qualifiés de migrants économiques, sont généralement laissés pour compte au profit de la main d'œuvre locale dans un pays où le chômage touche 34% de la population.
Actuellement, l'Afrique du Sud accueille plus de 2 millions d'étrangers, qu'il s'agisse de travailleurs expatriés, de réfugiés politiques ou encore de migrants économiques. Récemment, ces ressortissants zimbabwéens ont attaqué le gouvernement en justice pour des retards dans la délivrance de leurs cartes de résidence. Ils y ont vu une manœuvre visant à les expulser d'Afrique du Sud. Selon l'un des avocats des plaignants, qui rappelle au passage que les liens entre les deux nations sont étroits <<cette affaire met les familles et les citoyens zimbabwéens sous tension >>. En effet, la ZEP (Zone d'échanges préférentiels des États d'Afrique orientale et australe) étant limitée à son détenteur, on peut avoir une situation où la distance peut nuire à la relation d'un couple si l'un des conjoints se trouve dans ladite zone.

A ce problème s'ajoute celui de l'exploitation possible de ces travailleurs en raison de l'absence de régularisation de leur statut.
Le directeur d'African Armity Jérôme Dimitri est indigné car le gouvernement favorise les expatriés européens au détriment de leurs proches voisins << les autorités sud-africaines jugent bon d'offrir des cartes de résident aux Allemands et aux Britanniques et négligent les Zimbabwéens >> dit-il.
Ces travailleurs zimbabwéens en question vivent, il faut le préciser, depuis 10 ans sur le territoire sud-africain.
Nadine EDIA OWONA