Le rapport sur les crimes commis sous le règne de Jammeh a été remis au président Adama Barrow par la Commission vérité, réconciliation et réparations (TRRC) le jeudi 25 novembre. La commission demande que les auteurs de ces crimes soient tenus responsables devant les tribunaux.
Ce rapport intervient quelques jours seulement avant l'élection présidentielle prévue le 4 décembre. Après un premier report dû à l'ampleur de la tâche, le président de la TRRC, le Dr Lamin Sise, a finalement remis le document au président Adama Barrow lors d'une cérémonie publique au palais présidentiel le jeudi 25 novembre.
Pour parvenir à la rédaction de ce document, il a fallu deux ans d'audition de victimes, de témoins et d'auteurs de crimes devant cette commission. La commission en charge de cette enquête, sans nommer les auteurs, demande qu'ils soient poursuivis. "Dans son rapport, la commission a identifié et recommandé la poursuite des personnes les plus responsables des violations flagrantes des droits de l'homme et des abus commis contre des Gambiens et des non-Gambiens entre juillet 1994 et janvier 2017", a déclaré le président de la TRRC, le Dr Lamin Sise.
Le rapport était très attendu dans le pays, car les Gambiens aimeraient savoir si l'ancien autocrate, aujourd'hui en exil en Guinée équatoriale, sera appelé à rendre des comptes. Le gouvernement a six mois pour publier un plan de mise en œuvre des recommandations du rapport.
Le président Adama Barrow a exprimé sa détermination et sa volonté de mener le processus avec sérénité. "Je vous assure que mon gouvernement étudiera attentivement le rapport afin de prendre les mesures appropriées. Par la suite, le gouvernement informera le public de sa position dans un livre blanc qui sera publié dans six mois à compter d'aujourd'hui."
Dans un rapport intermédiaire publié en avril 2020, la TRRC a qualifié les violations des droits de l'homme sous Yahya Jammeh de "massives, effroyables et diverses", citant la torture, les exécutions extrajudiciaires, les viols, les disparitions forcées, les arrestations et détentions arbitraires.
Ce rapport pourrait être rendu public dans les prochains jours.
Jean Baptiste Bodo